Forêt d’Orient : 4 millions d’euros pour réveiller la Maison du Parc
Nature. Alors que le renouvellement de la Charte nationale est en cours, le Département de l’Aube cède la Maison du Parc de la Forêt d’Orient au Syndicat mixte pour y rassembler ses équipes et dynamiser la boutique.

La Maison du Parc appartient désormais au Syndicat Mixte du Parc Naturel Régional de la Forêt d’Orient (PNRFO). Le Conseil départemental lui a cédé à l’euro symbolique l’ensemble immobilier estimé à 230 000 € le 11 juillet dernier. « Il n’y a eu aucun débat quand j’ai proposé la délibération de cession au Conseil. C’est un acte majeur qui va permettre la recherche du maintien de la labellisation. La procédure est rigoureuse et exigeante et nous sommes en bonne voie », souligne le président du conseil départemental de l’Aube, ancien président du Syndicat mixte.
« Philippe Pichery a bien compris nos objectifs. Il s’agit d’abord de regrouper la trentaine d’employés aujourd’hui sur un même site. Nous voulons aussi faire de ce bâtiment un exemple de rénovation énergétique », explique Jésus Cervantès, président du Syndicat mixte et maire de la Villeneuve-aux-Chênes. Une consultation d’assistance à maîtrise d’ouvrage va donc être engagée pour sélectionner trois architectes et leur demander un projet d’intention. Les candidats non retenus verront leur travail indemnisé et le lauréat poursuivra. « Nous avons élaboré un pré-programme pour définir une enveloppe budgétaire », poursuit Jésus Cervantès. « Nous avons réalisé le diagnostic énergétique pour permettre aux opérateurs d’entrer directement dans le concret. Nous cherchons l’exemplarité mais pas un label qui augmente les coûts de 20 à 25 %. Nous sommes dans une période contrainte financièrement et je ne souhaite pas endetter le Syndicat. Le choix de la maîtrise d’oeuvre sera donc extrêmement important pour faire des choses exemplaires, en gardant les pieds sur terre avec un budget modeste ».
Estimés à 4 millions d’euros TTC, les travaux pourront aussi bénéficier du Fonds Vert et de financements du Département et de la Région, ce qui ne pouvait pas être le cas tant que le Département était propriétaire des lieux. L’utilisation de matériaux biosourcés et idéalement locaux, comme le chanvre, sera privilégiée. Le projet prévoit la réalisation d’une extension de 800 m2 pour les bureaux et l’amélioration de l’expérience client avec une organisation plus immersive et engageante des visiteurs.
Construites dans les années 1970 par le Département lors de la création du Parc naturel régional de la Forêt d’Orient, la Maison du Parc et une longère attenante sont sur un terrain qui appartenait à l’hôpital de Troyes depuis 1853. Le Conseil départemental avait racheté le terrain de plus de 14 000 m2 en 1985 et avait confié gracieusement le site au Syndicat mixte pour l’aménagement et la gestion du parc naturel. L’objectif est d’installer les équipes, aujourd’hui réparties sur deux sites, début 2027 et d’inaugurer les lieux avant la fin du mandat départemental.
Renouvellement de la charte en cours
La Maison du Parc accueille 20 000 visiteurs par an. « Nous voudrions un aménagement de type muséal. Aujourd’hui, les visiteurs entrent, utilisent les toilettes et repartent. Nous devons revoir le parcours ». Avec la mise en avant de produits marqués Parc, l’équipe du PNRFO souhaite multiplier par deux les recettes de la boutique. « Je travaille aussi avec Patrick Ollier, président de l’EPTB Seine Grands Lacs, pour mettre en place un outil pédagogique à la Maison du Parc qui expliquera le fonctionnement des lacs. Il leur est réservé un espace pour cela ». Autant d’améliorations qui joueront en faveur du renouvellement en cours de la Charte nationale. Le calendrier prévoit une remise du rapport du Comité environnemental avec ses recommandations en juillet, puis une enquête publique lancée par le président de la Région Grand Est à l’automne 2025.
En août 2026, les communes seront amenées à délibérer. Le planning fixant la position des communes après les élections, le Parc a déjà mené une consultation. Les objectifs de nombre de communes, de surface et de nombre d’habitants semblent déjà acquis, s’appuyant sur une délibération d’intention demandée à chacune d’elles. La labellisation du Parc s’appuie sur la préservation du patrimoine et la gestion de l’espace rural, sur la valorisation durable des ressources, sur le développement économique et touristique, sur les actions culturelles et sur le lien créé avec les habitants du territoire. Pour Philippe Pichery, « la cession du site à l’euro symbolique est un acte majeur. Elle traduit bien l’implication des acteurs et l’unanimité du territoire pour le faire progresser, notamment dans cette période de recherche du maintien de la labellisation ».