Foncière Tourisme Grand Est, un nouvel outil de développement
Tourisme. Deuxième région métropolitaine la plus touchée par la diminution de l’activité touristique, la Région Grand Est lance une société d’économie mixte capable de soutenir financièrement des installations nouvelles et des réhabilitations dans le secteur de l’hôtellerie.
Présentés, lors de la séance plénière de novembre, dans leur version « anté Covid » les chiffres 2019 du tourisme dans le Grand Est illustrent tout l’intérêt que la Région porte à la filière : 10 Md€ de chiffre d’affaires, 97 000 emplois, 350 000 lits touristiques et près de 29,5 millions de nuitées. L’activité de l’année 2021 révèle un chiffre d’affaires largement en baisse (4,6 Md€) et place la Région en deuxième position des plus sinistrées en métropole.
Remarquant que l’hébergement est un pilier de l’investissement touristique - ce dernier freiné par la crise sanitaire et ses conséquences, la hausse des prix de l’énergie et des matières premières et le ralentissement de la croissance économique - la Région lance un nouvel outil d’aide à la construction et à la rénovation.
La Société d’Economie Mixte Foncière Tourisme Grand Est a pour but de redonner du souffle à l’hébergement. Son ambition est d’intervenir en complément des aides et des subventions pour permettre à des projets structurants de catalyser l’engagement des banques et de trouver des financements.
Un capital de base de 15,7 M€
La Foncière Tourisme Grand Est dispose d’un capital de départ de 15,7 M€, associant fonds publics et fonds privés, dont 9,5 M€ (60,5%) de la Région, 4,6 M€ (29,3%) des Caisses des Dépôts et Consignations et 1,6 M€ (10,2%) de la Caisse d’Epargne Grand Est Europe. De par ses statuts, la SEM pourra acquérir des actifs dans le secteur du tourisme (hébergements touristiques, établissements thermaux, stations de tourisme, œnotourisme, immobilier lié au tourisme fluvestre …).
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Elle sera dotée d’une capacité totale d’investissement de 50 M€ et opérationnelle dans le courant du premier trimestre 2023. L’acquisition des ces actifs doit permettre aux porteurs de projets de réduire leurs besoins initiaux en capital requis pour impulser leurs réalisations et faciliter l’accès aux crédits. Les actifs seront loués, pendant dix ou quinze ans, et revendus aux porteurs. La création de la SEM intervient à un moment où la Région a déjà détecté des projets éligibles.
Une région faiblement équipée
L’enquête partagée de 2017, entre le Ministère de l’environnement et l’Insee, s’intéresse à l’équipement touristique des départements français notamment au travers de deux paramètres illustrant la fonction touristique des départements français : le taux de fonction touristique et la densité touristique.
Sur le premier critère (rapport entre la capacité d’hébergement de tourisme et la population), de 5 pour 100 habitants en Meurthe-et-Moselle à 274 dans les Hautes-Alpes, les neuf autres scores régionaux sont 8 pour la Moselle, 9 pour la Marne, 10 pour le Bas-Rhin, 11 pour le Haut-Rhin, 12 pour les Ardennes, 14 pour l’Aube et 25 pour la Haute-Marne qui possède donc le plus grand nombre de lits touristiques comparativement à sa population.
Sur le second critère (rapport entre le nombre de lits touristiques et la superficie du territoire), de 5 pour 1 km² dans la Meuse à 232 pour les Alpes-Maritimes, les neuf autres scores régionaux sont 6 pour la Marne, 7 pour les Ardennes, l’Aube, la Haute-Marne et la Meurthe-et-Moselle, 13 pour la Moselle, 21 pour les Vosges, 23 pour le Bas-Rhin et 24 pour le Haut-Rhin. L’Alsace, comparativement à sa superficie dispose ainsi de la plus grande densité de lits touristiques. Autant dire que le champ des possibles en matière de développement des capacités d’hébergement est vaste pour la future Société d’Economie Mixte Foncière Tourisme Grand Est.