Difficultés de l’industrie et de la construction sur fond d’indicateurs sociaux encore stables
Ceser. Actualisé à la fin du premier semestre 2024, le Tableau de bord du Conseil Economique, Social et Environnemental constate la dégradation des secteurs de l’industrie et de la construction dans le Grand Est. Il pointe cependant les bons résultats des créations d’entreprises, la résistance de l’emploi salarié et celle du taux de chômage.
Fixé sur un an, à la fin du premier semestre 2024, avec des exportations (-5,9%) qui baissent moins que les importations (-7,7%), le solde de la balance commerciale des échanges internationaux du Grand Est se redresse quelque peu à 2,6 Md€. Sur cette période, pointant tous les départements en baisse, la Marne enregistre la quatrième plus forte baisse des ventes à l’étranger (-9,1%), derrière la Meuse (-17%), la Meurthe-et-Moselle (-15,1%) et les Ardennes (-14,1%). Les carnets de commandes de l’industrie poursuivent leur dégradation, à l’exception de l’agroalimentaire, des boissons et de l’aéronautique et les stocks sont supérieurs à leur niveau d’équilibre. L’emploi industriel est en légère baisse, principalement dans l’intérim. L’utilisation des capacités de production (74%) est à son niveau le plus bas depuis 2020. Les difficultés de recrutement s’amenuisent et ne concernent plus que 31% des entreprises du secteur, contre 60% deux ans auparavant.
La Construction De Logements Au Plus Bas
Le tableau de bord note une chute de la construction de logements : 28 400 unités entre juin 2021 et juin 2022 contre 17 600 en 2023, le bilan historiquement le plus faible, enregistrant ainsi une baisse de 38%. Les mises en chantier reculent de 27% dans le Grand Est. Une situation pire que celle du niveau national (-17%). Localement, c’est dans la Marne que la baisse des constructions (-61%) est la plus forte. La situation est plus nuancée pour le non résidentiel. Au premier semestre 2024 et sur un an. Les constructions commencées ne reculent que de 5%, sauf dans l’Aube qui connaît un quasi-doublement de ses chantiers (+95%), la Meuse (+5%) et la Moselle (+16%). Sur ce segment d’activité, la Marne enregistre des baisses : -12% et -30% pour les chantiers commencés et les chantiers autorisés.
La Quasi-Euphorie De La Création D’Entreprises
Des niveaux records sont enregistrés dans le domaine de la création d’entreprises. Le bilan record de 64 700 créations en 2021 sera dépassé en 2024 (67 450 créations sur un an au 3e trimestre 2024). La progression la plus importante appartient à la Marne (8 000 créations et +17%), devant la Meuse (+11%) et le Bas-Rhin (+ 10%). L’évolution positive est plus forte en région (+ 7,4%) qu’au niveau National (+ 5,8%). Les défaillances d’entreprises en région (+ 18%) progresse moins qu’en France (+ 25%). Sur un an, elles concernent 4 245 entités régionales. Si l’Aube et la Haute-Marne résistent bien, les plus fortes dégradations appartiennent à la Meuse (+ 86%), aux Ardennes (+ 29%), à la Meurthe-et-Moselle (+ 27%) et à la Marne (+ 22%).
L’Emploi Porté Essentiellement Par Les Services
L’emploi salarié stagne dans le Grand Est, avec une progression de 0,5% sur un an au premier semestre 2024. Il est quasiment stable dans l’industrie et le commerce, il baisse de 1,5% dans la construction, avec 1 800 postes en moins et progresse de 1,1% dans les services qui gagnent plus de 9 000 postes, surtout dans l’hébergement et la restauration. Sur un an, le travail intérimaire baisse de 7,7%. Le recul le plus important vient de la Marne (-15%). Les secteurs les plus touchés sont la construction et l’industrie. En un an, le nombre de demandeurs d’emploi, catégories A,B et C, a baissé de 1,2% en région. Il a progressé de 0,9% en France métropolitaine. La fréquentation hôtelière accuse un léger recul (14,1 millions de nuitées contre 14,5 à fin 2023). Ce recul impacte surtout les départements lorrains et à un moindre titre l’Alsace. Avec une fréquentation en baisse de 0,4%, la Marne est le département le moins touché. Comme de coutume, les hôtels trois étoiles et plus connaissent une hausse de fréquentation. La dégradation générale est moins forte dans le Grand Est qu’au niveau métropolitain. La clientèle française et européenne est en baisse. Une tendance qui contraste avec celle étrangère (+ 31% pour les Américains et + 34% pour les Asiatiques).