Des candidats à l’emploi dans la restauration… mais pas de recruteurs
Emploi. L’enseigne METRO France, en lien avec l’UMIH et les organismes d’emplois (Mission locale, Pôle Emploi, Cap Emploi et le Greta) organisait la deuxième édition de l’initiative « Place à l’Emploi », mettant en relation professionnels de la restauration et de l’hôtellerie avec des candidats à la recherche d’un poste dans ce secteur.
C’est ce qui s’appelle le monde à l’envers. Alors que le secteur de la restauration recherche cruellement des candidats aussi bien en cuisine qu’en salle, et ce, depuis la crise du Covid avec une perte de plus de 237 000 collaborateurs, lors de l’opération « Place à l’Emploi » organisée nationalement par les organismes d’emplois et l’enseigne METRO, à Reims, aucun professionnel ne s’est présenté. « C’est désolant », tranche Alexandre Schekroun, Directeur des Halles Metro de Reims.
« L’organisation nationale de cette initiative est née de la problématique que rencontrent les professionnels de l’hôtellerie restauration. Tous mes clients le disent : ils manquent de personnel », indique-t-il. « Nous avons à cœur d’aider nos clients, nous nous inscrivons dans une démarche globale de filière, c’est pourquoi nous sommes partenaires de ce type d’action en faveur de l’emploi. »
Le jour de la rencontre n’a ainsi pas été choisi au hasard, un lundi, « jour où, traditionnellement de nombreux restaurateurs sont fermés et viennent s’approvisionner », relate celui qui accueille dans son établissement plus de 2 500 clients venus de toute la région. Une communication avait été réalisée en amont, des flyers distribués et des affiches apposées sur les vitrines des magasins. C’est donc seulement avec des candidats que se sont retrouvés, à l’entrée des halls, les organismes d’emplois.
« C’est une véritable déception », livre Élise Gabrelle, conseillère Pôle Emploi et relations entreprises. « Une manifestation comme celle-ci, nous la préparons deux mois en amont. On source nos fichiers, aussi bien dans les profils qui ont les compétences que dans ceux qui nous ont notifié les métiers de bouche comme intérêt et qui pourraient faire l’objet d’une découverte métier. »
Même réaction du côté de Nathalie Aman, Responsable administrative au sein de l’UMIH 51 : « Sans adhérents présents, je vais compiler les CV reçus et les faire passer à ceux qui seraient intéressés. » Du côté de Pôle Emploi, sur 30 candidats invités à se rentre à cette journée spéciale, 19 avaient fait le déplacement.
Pour la Mission Locale de Reims, également partenaire de l’initiative, sur 11 inscrits, 8 étaient présents : « Ceux qui sont venus étaient intéressés », indique Béatrice Valin, conseillère et référente pour le secteur tertiaire. « Pour les jeunes, l’hôtellerie restauration peut devenir une vocation et ne serait-ce que de pouvoir découvrir cet univers lors d’un stage peut être un premier pas vers l’emploi. »
Quant au GRETA, organisme proposant des formations aussi bien en cuisine qu’en salle, il accueille une cinquantaine de personnes par an souhaitant se former. « Une bonne partie trouve déjà un stage durant la formation. Si une personne est motivée, développe des compétences et a la bonne attitude, elle se fait vite repérer », confie Anna Theyssens, coordonnatrice pédagogique Hôtellerie Restauration.
Tous les organismes s’étaient ainsi rassemblés pour présenter aux professionnels le plus de candidats possible et variés dans les profils, avec une quarantaine de demandeurs d’emploi en tout. « L’année dernière, il y avait des restaurateurs mais très peu de candidats. Cette année, c’est l’inverse », regrette Nathalie Aman.
Si les postes de cuisinier, chef de rangs, second de cuisine, employé polyvalent, commis de cuisine, maître d’hôtel et chef de partie font partie des métiers particulièrement en tension, gageons que l’édition 2024 sera celle de la rencontre réussie entre les candidats à l’emploi et les professionnels de la filière des CHR.