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Des attentes autour de la future Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts

Sport. Deux fois repoussée, l’inauguration de la Cité internationale de la langue française (Cilf) aura lieu le 19 octobre, selon une information de l’Elysée. Emmanuel Macron viendra marquer l’achèvement de la somptueuse restauration du château de Villers-Cotterêts, qui a permis d’y installer la Cilf. Reste à en faire un succès public et touristique, malgré incertitudes et doutes.

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Photo de la future Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts
Le coût total du projet s’élève à 200 millions d’euros. (Crédit : DR)

L’un des grands projets culturels de la présidence d’Emmanuel Macron est sur le point d’aboutir. C’est au château de Villers-Cotterêts qu’en 1539, François 1er a édicté l’ordonnance rendant obligatoire l’usage du français dans tous les documents juridiques et administratifs. Il est évidemment impossible de dater la naissance du français, mais ce jour-là il s’imposait au pays. Naturellement, le chef de l’Etat a décidé d’y installer la future Cité internationale de la langue française.

Abandonné après avoir servi d’hospice, de prison ou de maison de retraite, le château de style renaissance, édifié sous François 1er avec des apports ultérieurs, a bénéficié d’une restauration royale, qui a mobilisé 600 compagnons. Le coût total, comprenant l’installation de la Cilf, avec son hall d’accueil, ses espaces d’exposition, son auditorium, ses ateliers en résidence et ses boutiques, se monte à 200 millions d’euros.

Désormais sous la tutelle du CMN (Centre des monuments nationaux), il n’est qu’à quelques semaines de l’ouverture, mais suscite quelques interrogations ou inquiétudes. La première concerne l’attractivité de la Cilf. Le maire de Villers-Cotterêts s’en est plaint ouvertement, à l’heure de réaliser les aménagements de la voirie publique destinés aux visiteurs, car « on n’a aucune idée de leur nombre ». Il y a aussi encore quelques discussions sur le programme des animations et spectacles qui mettront de la vie dans le château devenu cité…

L’hôtel n’avance pas...

La plus grande incertitude concerne l’un des équipements clés de la Cilf, l’hôtel destiné en particulier aux visiteurs étrangers, francophones ou non. Il devait prendre place au cœur de château, près du logis royal où se situent les salles d’exposition et la déjà fameuse verrière couvrant l’ancien jeu de paume.

D’après « Le Monde », plusieurs groupes hôteliers internationaux ont été approchés mais aucun n’a voulu s’engager. L’investissement serait estimé à 30 millions d’euros et sa rentabilité, loin d’être garantie. L’Etat pourrait être contraint malgré lui de donner un sérieux coup de pouce. Le premier appel à projets du CMN pour cet hôtel s’étant révélé infructueux, un second est en préparation.

...mais les trains sont à l’heure

Villers-Cotterêts est située à 50 minutes de TER de Paris, sur la ligne qui va de Paris Nord à Laon. C’est une aubaine pour la Cilf, elle-même à 10 mn à pied de la gare…à condition qu’il y ait suffisamment de trains. La demande avait été faite en amont par le CMN, qui a pu annoncer dès le début de l’année dernière que la fréquence des trains avait été revue à la hausse. La SNCF a indiqué que, chaque semaine, 5 trains supplémentaires desservaient Villers-Cotterêts depuis Paris, dont deux le samedi et deux le dimanche, et 4 dans l’autre sens (Laon-Paris), du vendredi soir au dimanche matin. Les Hauts-de-France, par la voix de leur vice-président chargé des Tansports, ont précisé : « Ce n’est pas la SNCF qui paye, mais la Région. »