Dans un Grand Est en stagnation démographique, la Marne perd plus de 1 000 habitants par an
Démographie. Entre 2016 et 2022, le Grand Est a gagné près de 4 900 habitants, contre 16 000 habitants entre 2011 et 2016, soit une progression divisée par trois. Quand la croissance démographique s’essouffle en région, elle baisse dans la Marne, l’un des cinq départements régionaux en recul avec une perte de près de 6 800 habitants dans la période retenue par la dernière étude de l’Insee.
Sixième région la plus peuplée de France métropolitaine, le Grand Est connaît ces dernières années une décélération très nette de sa croissance démographique, révélée par l’Insee, entre les périodes 2011-2016 et 2016-2022, la première (+3 200 habitants par an) s’avérant quatre fois plus dynamique que la seconde (+ 816 habitants par an). Comparativement à sa population en 2022 (5 560 079 habitants) et en 2016 (5 550 186 habitants), la région accuse trois progressions nulles ou quasi nulles, pour sa population de référence, pour son solde naturel et pour son solde migratoire. Le Grand Est (+0,01%) figure parmi les cinq régions métropolitaines en stagnation démographique dans cette période 2016-2022, aux côtés de la Normandie (+0,02%), du Centre-Val de Loire (+0,02%), des Hauts-de- France (-0,02%) et de la Bourgogne- Franche-Comté (-0,09%).
Une évolution démographique binaire
Entre 2016 et 2022, l’évolution démographique du Grand Est s’avère nettement marquée par le département du Bas-Rhin en progression globale annuelle de 0,5%, avec des soldes, naturel (+0,2%) et migratoire (+0,3%), également en hausse. Cette évolution régionale est territorialement binaire en affichant cinq départements gagnant des habitants (Aube, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Haut-Rhin et Bas-Rhin) et cinq en perdant (Ardennes, Marne, Haute-Marne, Meuse et Vosges). À l’exception du Bas-Rhin, les départements positifs le sont de très peu (+0,1% par an), les négatifs le sont beaucoup plus : -0,8 et -0,7% pour la Haute-Marne, -0,5% pour les Vosges et les Ardennes.
Des évolutions qui méritent un zoom : plus de naissances que de décès pour le Bas-Rhin, la Marne, la Meurthe-et-Moselle et le Haut- Rhin et un quasi-équilibre pour la Moselle, plus d’habitants nouveaux que de partants pour les trois départements du Bas-Rhin, de l’Aube et de la Moselle, respectivement +0,3%, +0,2% et +0,1% et un quasi-équilibre pour le Haut-Rhin. A l’inverse, trois départements accusent un fort déséquilibre migratoire : -2,4% pour la Haute-Marne et la Meuse et -1,8% pour les Ardennes.
Près de 7 000 habitants en moins dans la Marne
Entre 2016 (570 883 habitants) et 2022 (564 107 habitants) la population du département de la Marne a baissé de 1,2% (- 6 776 habitants), soit une perte annuelle de 1 129 habitants, contre un gain de 4 265 habitants entre 2011 et 2016 (853 annuellement), indiquant ainsi un renversement de la tendance démographique entre ces deux périodes (+0,2% entre 2011 et 2016 et -0,2% entre 2016 et 2022). Cette conjoncture est le fait d’une baisse moyenne annuelle du solde naturel positif de +0,3% à +0,1% et d’une hausse du déficit migratoire de -0,2% à -0,3%. Le poids démographique de la Marne dans la région Grand Est recule de 1,1%. Celui du Grand Est dans la France suit la même inflexion en passant de 8,4 à 8,2%. Cependant, la région a gagné près de 4 900 habitants entre 2016 et 2022, mais, loin de la progression enregistrée entre 2011 et 2016 (16 100 habitants). La ville de Reims, deuxième commune la plus peuplée du Grand Est, derrière Strasbourg, a perdu 5 000 habitants entre 2016 et 2022. Cette baisse est surtout le fait de son déficit migratoire (-0,9%) un déficit qui a doublé entre les deux périodes examinées par l’Insee (-0,4% entre 2011 et 2016). Entre 2016 et 2022, la commune de Troyes a gagné 2 000 habitants, celle de Charleville-Mézières en a perdu 1 000.
Moins d’habitants à Reims et plus dans le Grand Reims
À l’exception de Tinqueux, avec un taux de croissance annuel de 0,9%, les communes les plus peuplées de la Marne perdent des habitants entre 2016 et 2022 : -0,4% pour Reims, -0,7% pour Châlons-en-Champagne, -0,8% pour Epernay et -1,7% pour Vitry- le-François. Reims a connu une progression annuelle de sa population de 0,3% entre 2011 et 2016. La population de Bezannes, 4 456 habitants en 2022, progresse toujours, avec une moyenne annuelle de 17,5% depuis 2016. Autres progressions notables : Bazancourt, Warmeriville et Fismes. Les plus fortes décroissances appartiennent aux communes de Aÿ-Champagne, Vitry-le-François, Blancs-Coteaux, Muizon et Sézanne. Des cinq EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale), les plus peuplés de la Marne, seule la Communauté Urbaine du Grand Reims voit sa population (297 492 habitants) progresser avec une moyenne annuelle 2016-2022 de +0,2%. A contrario, les communautés de communes de Vitry, Champagne et Der et celle de la Grande Vallée de la Marne accusent les plus fortes décroissances (-1,1 et -1,0%).