Christian Chassaing, nouveau préfet des Ardennes
Préfecture. Christian Chassaing, 52 ans, a pris ses fonctions de Préfet des Ardennes en succédant à Alain Bucquet parti dans l’Aude.

Originaire de Corrèze, ce provincial s’est dit ravi de « ce retour à la vraie vie, celle à laquelle je suis très attachée ». Les Ardennais lui ont été loués « comme des gens attachants, dotés d’un bon sens de l’accueil, ayant du caractère et fiers d’appartenir à leur territoire ».
Profil que l’on pourrait presque qualifier d’"atypique", Saint-Cyrien, il a effectué sa première partie de carrière au service de l’armée dont notamment 7 ans au 35e Régiment d’artillerie parachutiste de Tarbes. À partir de 2007, il entre au Ministère de l’Intérieur à la suite d’un concours et depuis dix-huit ans, il évolue au sein du corps préfectoral et dans l’administration centrale en occupant plusieurs postes. « J’ai été directeur de cabinet en Saône-et-Loire et en Nouvelle-Calédonie, secrétaire général de la Préfecture du Gers durant trois ans avant de rejoindre la Place Beauvau comme chef de bureau et sous-directeur. J’ai mis ensuite le cap sur Marseille en tant que secrétaire général de la zone de défense ».
Enfin, il a officié à la préfecture de police de Paris comme directeur de la direction des usagers et des Polices administratives. À ce titre, ce sportif (coureur pédestre et parachutiste) a supervisé la sécurité du public lors des JO de Paris.
Ses priorités : sécurité, pacte ardennes et baisse du chômage
Le nouveau représentant de l’Etat sait déjà la mission qui l’attend dans un département aux indicateurs sociaux très parlants : un taux de chômage supérieure à 9% et un seuil de pauvreté et de paupérisation important. « Il faut analyser ces constats avec lucidité de manière à pouvoir apporter les réponses les mieux adaptées tout en ciblant les projets de développement du territoire crédibles et finançables. Mais cela ne pourra pas venir de l’Etat, seul, ou des entreprises mais des corps constitués, de la coordination et d’un travail partenarial ».
À la plus haute place de la pile des dossiers sur lesquels il est appelé à oeuvrer très vite, figurent la sécurité ainsi que la concrétisation du plan « Nouvelles ambitions pour les Ardennes » qui avait fait l’objet en 2022 d’une lettre de mission de l’ex-Première ministre Elisabeth Borne à son prédécesseur Sur le premier point, Christian Chassaing entend agir pour inverser certaines tendances comme la violence intrafamiliale, les cambriolages, la délinquance et la consommation de stupéfiants. « Tout cela interroge. C’est un devoir d’assurer la protection des populations et la liberté des habitants ». Concernant le Pacte Ardennes 2, Christian Chassaing a préféré faire preuve de prudence, faute de bien maîtriser un sujet qu’il a qualifié de « complexe ». « Il va falloir voir où nous en sommes dans ce dossier. S’il n’est pas encore conclu, c’est qu’il doit y avoir des raisons. Je sais qu’une actualisation via une nouvelle version a été faite en juin dernier ».
Enfin, sur le point d’actualité du moment, celui des polluants éternels (PFAS) de l’eau potable, qui défraie la chronique dans dix-sept communes des Portes du Luxembourg. « Il va falloir apporter aux collectivités les réponses qui sont attendues et nous livrer à un tour de table pour mieux comprendre ce qu’il s’est passé pour en arriver là ».
Pour finir, Christian Chassaing a évoqué sa méthode de travail, empreinte d’humilité. « Être à l’écoute du terrain et aller au-devant de chacun pour comprendre les enjeux locaux. Rien ne peut, en effet, se faire sans partenariat et sans compréhension mutuelle. Je compte donc beaucoup sortir de cette préfecture. Sinon, je ne parle que lorsque j’ai quelque chose à dire, pas pour occuper le terrain à tout prix ». À noter que l’après-midi, même, le préfet était sur le terrain en compagne de la BAC…
Cette semaine, il devrait avoir une entrevue avec le président du conseil départemental, Noël Bourgeois, qui ne manquera pas de lui faire savoir la situation financière du Département suite aux dotations et compensations trop faibles de l’État. Au point que le chef de l’exécutif avait « menacé de rendre les clés au Préfet… »