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Cabaret Vert : plus de 115 000 festivaliers attendus

Événement. Alors que plusieurs grands festivals ont peiné cet été à écouler leurs billets, Julien Sauvage attend sereinement la 18e édition du Cabaret Vert qui aura lieu du 15 au 18 août.

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Photo du Cabaret Vert
Julien Sauvage se montre serein avant l’édition 2024 qui débute jeudi 18 août. (Crédit : PR)

« Ça fait 20 ans que le festival existe et cette 18e édition se présente bien. À l’heure actuelle, nous sommes dans de bons temps de passage et plus on se rapproche de l’évènement, plus la billetterie fonctionne. Nous devrions accueillir entre 110 000 et 120 000 festivaliers en quatre jours. Soit une affluence qui devrait générer un résultat légèrement positif. » Cette année encore, selon Julien Sauvage, la plus grande manifestation culturelle du Grand Est devrait connaître, malgré l’inflation ; un beau succès populaire entre jeudi 15 et dimanche 18 malgré la défection de la tête d’affiche Queens of the Stone Age.

« Paradoxalement, alors que la journée dominicale n’est plus gratuite – malheureusement on ne peut plus se permettre cela – le 18 août, le festival enregistrera une jauge supérieure de 30 % aux habituels dimanches toutes éditions confondues. » La présence de Shaka Ponk pour sa tournée d’adieu semble avoir galvanisé le public.

Ayant définitivement épongé son déficit de 400 000 euros de 2023 et réglé avec son conseiller juridique « à l’amiable et de façon correcte » le conflit avec l’artiste Lomepal, assorti d’un accord de confidentialité, le fondateur et directeur de Flap (une vingtaine de salariés) aborde le festival avec confiance.

« On doit pouvoir renflouer définitivement les caisses cette année et augmenter des fonds propres proches de zéro (40 000 € à l’heure actuelle) sachant que comme nous sommes une association l’argent généré est réinvesti dans le festival suivant. » Se disant « au bout du bout en terme de modèle économique », Julien Sauvage qui dit « ne pas être un magicien » sait que le Cabaret Vert reste « un géant aux pieds d’argiles » à cause de la hausse des cachets des artistes et des coûts de production. « D’autant qu’on ne pourra pas indéfiniment augmenter la tarification ».

Un budget proche de 12 millions d’euros

« Heureusement, avec les premiers travaux réalisés par la Ville de Charleville-Mézières sur le site, le Cabaret Vert accueillera un public plus nombreux lors des quatre journées. C’est ce qui s’avèrera la bonne solution par la suite. En tout cas, on aborde cette 18e édition avec moins de stress que d’habitude. » S’appuyant sur 2 700 bénévoles et 175 intermittents durant les trois semaines de montage des scènes, le Cabaret Vert dispose cette année d’un budget légèrement inférieur à 12 millions d’euros, près de 5% de fonds publics et 2 millions d’euros de fonds privés. « Ce dont on est très fiers car il s’agit d’un cas unique en France. C’est aussi un message hyper fort qui prouve que l’ancrage territorial marche très bien. La preuve, on peut compter sur 600 partenaires dont 500 mécènes. C’est un nouveau record. »

Après plusieurs phases d’aménagement du site de 2005 à 2009, le doublement de la superficie en 2010 et cette fois, une entrée publique située à l’opposé et un nouvel emplacement pour les scènes et les stands. Sans oublier la volonté de faire de la Meuse un acteur central de l’évènement avec la mise en place de trois ponts (1 000 m² de pontons) enjambant le fleuve afin de permette aux gens d’aller d’une berge à l’autre. « Tout va changer puisqu’on proposera aussi beaucoup plus d’espaces de verdure. Pour le public, il s’agira d’une toute nouvelle expérience. »

« Avec l’aide de la ville qui a récupéré un nouveau terrain, on rebat à nouveau les cartes en développant qualitativement le camping, ce qui nous permet d’élever la jauge pour le festival sur une partie des anciens campings. Bref, on a quasiment tout revu à l’exception du Green Floor et du Groin-Groin qui ont désormais trouvé leur place. L’ensemble devrait générer une nouvelle notoriété ».

Concernant le line up, une centaine d’artistes aux sonorités hip-hop, rock, punk et rap se succèderont sur les scènes. Parmi lesquels The Libertines, PJ Harvey, A$ap Rocky, SCH, Ninho, Mass Hysteria, Fonky Family, Korn, Macklemore, Justice et le rappeur américain 21 Savage. À moyen terme, sur un site qui passera de 35 à 45 hectares, Julien Sauvage veut en procédant « step by step » passer grâce à cette importante réserve foncière de 26 000 à 40 000 festivaliers /jour. Comment Julien Sauvage voit-il l’avenir ? « Par la suite, on aura de grosses ambitions au niveau développement durable et transition avec la réhabilitation de la Macérienne (10 000 m²) qui deviendra un micro-quartier. »