Un futur Musée des Sacres « inspirant, théâtral et immersif »

On l’a connu Musée de l’Œuvre, inauguré en 1972 et géré par le Centre des monuments nationaux. Avec de nombreux éléments sculptés, des tapisseries mais surtout le calice du Sacre ou encore le talisman de Charlemagne, ce musée accolé à la cathédrale de Reims évoquait l’histoire des Sacres de Reims. Celle-ci étant d’une richesse infinie, il lui fallait bien un écrin à sa hauteur. C’est pourquoi celui qui doit son nom à sa forme en « T » (Tau en Grec) fait l’objet, depuis 2022, de grands travaux de rénovation.

Et les mots ne suffisent pas à décrire l’ambition que s’est fixé le Centre des monuments nationaux. « Spectaculaire, théâtral, immersif, inspirant… » sont autant de qualificatifs employés par Edward de Lumley, Directeur du développement culturel et des publics, pour décrire le nouveau parcours de visite qui sera mis en place.

Et au regard des quelques images qui ont été présentées en avant-première, on ne peut qu’abonder en son sens. « Le Palais du Tau est un monument qui a été soigné, réinventé et reconstruit après la Première Guerre mondiale », rappelle Marie Lavandier, la Présidente du Centre des Monuments nationaux. « Résilient, résistant… », l’édifice avait néanmoins besoin d’être repensé à la lumière des exigences muséographiques d’aujourd’hui.

L’inscrire entre le passé, le présent et le futur. « Le Plan de Relance en a donné l’impulsion, avec la volonté d’ouvrir un lieu inspirant et chaleureux », avec un budget qui avoisine les 20 millions d’euros au total. Sur cette somme, 2,5 millions sont apportés par l’État dans le cadre du Plan de Relance et un million du mécénat de Dassault Histoire & Patrimoine.

La Sainte Ampoule magnifiée

Pour honorer comme il se doit l’histoire des couronnements, de Clovis par l’évêque de Reims, Remi, vers 500 jusqu’à celui de Charles X en 1825, le musée prendra désormais le nom de musée des Sacres.

« Le parcours de visite est conçu comme un voyage dans le temps où passé et présent se rejoignent pour faire revivre aux visiteurs les fastes d’une cérémonie qui durait une semaine », explique Jocelyn Bouraly, Administrateur du Palais du Tau.

« Nombre d’objets exposés ont été utilisés lors des cérémonies des Sacres ou offerts par les Rois de France pour constituer le Trésor de la cathédrale. Parmi eux, des vêtements sacerdotaux de l’ancien régime, le manteau de sacre de Charles X qui va être restauré ainsi que le reliquaire de la Sainte Ampoule, magnifié dans une sublime sculpture d’Hubert le Gall, représentant une allégorie de l’arbre de vie. »

Une chapelle aux vitraux chromatiques

Chantier dans le chantier, celui des vitraux de la chapelle haute, accueillant six chandeliers et la croix de l’orfèvre Henri Auguste réalisés à l’occasion du mariage de Napoléon et de Marie-Louise. Ces derniers, monumentaux et mesurant chacun 8 x 2 mètres, vont définitivement tracer un trait d’union entre l’architecture gothique de la chapelle et le modernisme dans lequel le Palais va s’inscrire grâce au travail des artistes Anne et Patrick Poirier.

« Quand nous avons visité les lieux pour la première fois, nous avons été frappés par les drapés des sculptures de Saints sur la façade de la cathédrale. Les couleurs, aussi, étaient très présentes au sein de tapisseries exposées cette fois-ci », précisent les deux artistes. Ils orientent alors leur travail dans cette direction, avec une couleur dominante pour chaque vitrail. « Nous avons laissé un coin de ciel au-dessus de chaque drappé, évocation d’un visage ou d’un coin de paradis… »

Avec une inauguration prévue en 2025, pour la faire coïncider avec les 200 ans du dernier sacre, le musée attend 160 000 visiteurs par an (contre 90 200 avant fermeture). Néanmoins, pour magnifier les collections grâce à une minutieuse restauration, le Centre des Monuments nationaux lance un appel à rejoindre le Cercle des mécènes, donnant l’ouverture à de nombreux avantages (fiscaux certes, mais également le privilège d’assister à des dîners et networking avec des chefs d’entreprises de la région, d’être invité à des inauguration et vernissages d’exposition, de découvrir l’avancée des travaux, de bénéficier de visites privées du Palais du Tau avant sa réouverture ainsi que de pouvoir privatiser le lieu pour un événement de relations publiques).