Au bilan 2023, le Grand Est perd 78% du solde de sa balance commerciale

Le bilan 2023 du commerce international est largement au-dessous des précédents. Les exportations (71 749 M€) reculent de 2,3% et les importations (71 007 M€) progressent de 0,3%. Dans ces conditions, le solde des échanges passent de + 2 472 M€ à + 542 M€, une chute spectaculaire de 78%, ou dit autrement : un solde divisé par près de 4,6 en un an. Ce solde positif de 542 M€ est le plus mauvais depuis 2014, date de la création des 13 grandes régions métropolitaines. Par comparaison, on peut retenir les + 6 132 M€ de 2018, les 5 786 M€ de 2021 ou encore les 5 130 M€ de 2019.

Deuxième région exportatrice en 2022 avec 73,5 Md€, derrière l’Ile-de-France, le Grand Est (71,7 Md€), rétrograde à la troisième place, devancé pour 13 M€ par Auvergne-Rhône-Alpes. Le Grand Est occupe la quatrième place des régions importatrices, derrière Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Hauts-de-France. En 2023, la région pèse 12,2% des exportations nationales (12,7% en 2022) et 9,9% des importations (9,2% en 2022).

Le Grand Est perd plus des trois-quarts de son solde commercial

Dans une France largement importatrice, seules deux régions métropolitaines sur treize, l’Occitanie (6 776 M€) et le Grand Est (2 473 M€), affichaient un solde commercial positif en 2022. Elles sont trois en 2023, avec le remarquable redressement de Bourgogne-France-Comté, de - 928 M€ à + 834 M€, score qui place cette dernière au 2e rang des régions exportatrices, derrière l’Occitanie et devant le Grand Est. Avec un recul de 59% entre 2021 et 2022, la région cède près de 78% de son solde commercial entre 2022 et 2023. Le Grand Est affiche ainsi cette année la plus grande baisse des soldes commerciaux métropolitaines.

Si le recul des exportations et la hausse des importations nuisent à la balance commerciale 2022, les tendances par produit sont assez contrastées. En ne retenant que les dix premiers produits, à l’exportation (60% du total) et à l’importation (56%), six d’entre eux ont des soldes positifs : 5 200 M€ pour les boissons, dont majoritairement le Champagne, 749 M€ pour les machines diverses d’usage spécifiques, 642 M€ pour les machines et équipements d’usage général, 306 M€ pour le matériel électrique, 275 M€ pour les produits de la construction automobile et 68 M€ pour les produits chimiques divers.

Pour les quatre autres produits, les déficits du solde commercial viennent des produits pharmaceutiques (3 011 M€), des produits chimiques de base, des matières plastiques et caoutchouc (616 M€), des équipements pour l’automobile (415 M€) et des produits sidérurgiques et de la première transformation de l’acier (219 M€).

Baisse des exportations dans huit départements

La baisse des exportations se retrouve principalement dans les secteurs suivants : 40% pour la sidérurgie et la première transformation de l’acier, 26% pour les produits chimiques de base, plastiques et caoutchoucs, 21% pour le matériel électrique ou encore 8% pour les boissons. Le secteur des produits pharmaceutique stagne, celui des produits de la construction automobile progresse de 19%. La baisse des exportations concerne huit départements, de - 0,6% pour la Marne à -14% dans la Meuse.

La hausse est de 3,6% pour la Moselle et 10,6% pour la Haute-Marne. Six départements du Grand Est affichent des soldes positifs de leur commerce international, dans l’ordre, la Marne (2 385 M€), la Moselle (2 090 M€), les Ardennes (822 M€), les Vosges (409 M€), la Meuse (254 M€) et la Haute-Marne (239 M€). Les soldes négatifs viennent essentiellement de la Collectivité Européenne d’Alsace (2 861 M€ pour le Bas-Rhin et 2 074 M€ pour le Haut-Rhin), l’Aube (56 M€) et la Meurthe-et-Moselle complétant ces scores négatifs.

Dans une progression régionale de 0,3% des importations, les achats étrangers du Grand Est sont en hausse de 11% pour le Bas-Rhin, 5,5% pour la Meurthe-et-Moselle, 3,5% pour la Marne et l’Aube et 0,7% pour la Moselle. Ils sont en baisse de 9,7% pour les Vosges, de 9% pour le Haut-Rhin, de 6,6% pour les Ardennes, de 5,5% pour la Meuse et de 1,2% pour la Haute-Marne.

Les exportations de Champagne tempèrent la dégradation

Le poids des principales exportations des départements du Grand Est dans le total de leurs ventes ? Les produits de la culture et de l’élevage (10%) et les appareils de mesure (9,5%) pour les Ardennes, les articles d’habillement (23%) et le Champagne (14%) pour l’Aube, le Champagne (49%) et les produits pharmaceutiques (17%) pour la Marne, les machines diverses à usage spécifique (20%) et les machines et équipement à usage général (20% pour la Haute-Marne.

Hors territoire champardennais, les produits de la construction automobile (15%) et les produits de la fonderie (10%) pour la Meurthe-et Moselle, les produits sidérurgiques et la première transformation de l’acier (23%), les produits laitiers et les glaces (17%) pour la Meuse, les produits de la construction automobiles (18%) et les équipements pour l’automobile (13%) pour la Moselle, les machines et équipements à usage général (31%) et le papier et carton (17%) pour les Vosges. Enfin, pour le Bas-Rhin, les produits pharmaceutiques (17%) et les machines et équipements à usage général (10%) et, pour le Haut-Rhin, les produits de la construction automobile (12%) et les matériaux non ferreux (9%).

L’Allemagne et la Belgique clients les plus fidèles

Au rang des principaux clients du Grand Est, l’Allemagne (25,2% des exportations) est citée en tête dans huit départements sur dix : l’Aube (15%), la Haute-Marne (26%), la Meurthe-et-Moselle (19%), la Meuse (28%), la Moselle (33%), les Vosges (28%), le Bas-Rhin (30%) et le Haut-Rhin (23%). La Belgique est le premier client des Ardennes (26%) et les Etats-Unis le premier client de la Marne (14%). Dans ce dernier cas, le Champagne pèse lourd avec près de la moitié de la valeur des exportations marnaises. L’Espagne et l’Italie, au deuxième rang, complètent ce classement des meilleurs clients du Grand Est.