Ardenne Métropole acquiert le site dédié à…Cevital
Aménagement. La communauté d’agglomération va procéder à l’achat d’un bâtiment industriel de près de 9 000 m² sur le site de Stellantis pour y réaliser une mini zone industrielle.
Novembre 2018 : à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron à Charleville-Mézières, le PDG du groupe algérien Cevital annonce un projet d’implantation d’une unité de production d’équipements de traitement de l’eau sur un site laissé vacant par PSA, sur la commune de Villers-Semeuse. Avec un millier d’emploi à la clé et un investissement de 250 millions d’euros. Mais Issad Rebrab, après avoir connu des démêlés avec la justice de son pays, se trouvera empêché de faire bouger une partie de ses capitaux. Le projet est mort né.
Quatre ans et sept mois plus tard, Ardenne Métropole va acquérir ce bâtiment industriel de 8 865 m², avec deux bâtiments attenants : l’un de 937 m² aménagé en vestiaires, l’autre de 607 m² de surface de bureaux. Le tout sur un site de 8,4 ha dont 31 000 m² situés en zone inondable mais protégés par une digue de protection. Cette opération dont le coût s’élève à 2,1 M€ HT a été rendue possible dans le cadre de la stratégie d’optimisation des superficies industrielles et foncières engagées, d’abord par PSA et désormais par Stellantis, comme sur d’autres sites français du groupe.
Ces emprises libérées suite au projet non abouti de Cévital sont dans un état correct. Elles ont été entretenues et équipées (présence d’une installation de chauffage dans le bâtiment industriel, d’un système de sécurité incendie sur une partie ).
En présentant ce projet, Boris Ravignon, le président d’Ardenne Métropole souligne : « Les échanges que nous pouvons avoir avec les entreprises montrent que l’outil de production reste leur priorité en matière d’investissement et que l’immobilier devient de plus en plus un poids pour lequel des solutions de portage sont fréquemment recherchées. L’opportunité que constitue un bâtiment d’une telle surface est indéniable, et permet de constituer une offre qualitative, dans un secteur prisé et dans un contexte déjà industrialisé. Plusieurs activités peuvent y coexister à des fins économiques. »
Patrick Fostier, vice-président chargé du développement économique ajoute : « Des porteurs de projet intéressés par le bâtiment se sont déjà fait connaitre. Nous avons des discussions avancées avec un industriel qui pourrait venir s’implanter ici. Et deux autres PME auraient de la place juste à côté. »
Etudes en cours
Avant cela, l’aménagement global est à repenser pour y intégrer des voiries internes, des aires de stationnement et des accès au bâtiments existants ainsi que de nouvelles surfaces bâties pour de futures activités économiques.
Les études techniques en cours vont permettre de répondre à plusieurs questions dont la possibilité d’implanter une nouvelle entreprise au plus tôt, au cours du premier semestre 2024. Echaudée par des démarches engagées et non compensées financièrement par un précédent projet, Stellantis souhaite sécuriser l’opération et c’est ainsi que les dépenses de déconnexion du site ne pourront être lancées sans engagement formel. C’est ce que doit permettre la signature de l’acte officiel d’achat qui aurait lieu fin septembre 2023.
Les travaux pour créer une mini zone industrielle à cet endroit nécessitent une interruption de la production, laquelle se fait traditionnellement au mois d’août, période durant laquelle Stellantis en profitera pour réaliser des opérations de maintenance. Concernant la partie située sur l’emprise cédée, afin de permettre une homogénéité et de veiller au bon état de l’équipement, Stellantis propose de rester pilote de cet entretien. Ce dossier a été présenté à l’Etablissement Public Foncier de Grand Est, qui pourrait en prendre la charge durant cinq ans et assurer la dépollution du site.
« L’agence de développement économique était en contact avec la direction du site depuis déjà plusieurs années puisqu’en raison de la contraction du marché automobile, la robotisation et l’automatisation, de nombreux bâtiments sont aujourd’hui inutilisés. Notre agence va maintenant essayer de concrétiser des projets exogènes à cet endroit », indique pour sa part Jean-Louis Amat qui pense que les choses pourraient désormais aller vite quant à l’installation d’un ou plusieurs investisseurs sur le site. « Nous avons désormais la maîtrise du bâtiment et de l’environnement. »