Agence d’urbanisme : Un demi-siècle de présence sur le territoire
Aménagement. Inconnue de la population - quoiqu’ayant participé en amont à toutes les étapes de la transformation du territoire – l’Agence d’urbanisme de la région de Reims a sobrement célébré ses 50 ans de bons et loyaux services.
Le 9 mars 1974 était créée à Reims l’une des premières agences d’urbanisme de France, chargée d’éclairer et d’appuyer les politiques publiques locales. « Personne n’aurait parié sur la pérennité d’un tel outil partenarial entre l’Etat et les collectivités, bien avant qu’on parle de décentralisation », souligne Christian Dupont, son actuel directeur. Le secret de sa longévité ? « Sa souplesse. Elle a toujours su s’adapter et se renouveler. »
Planification, projets d’urbanisme et d’aménagement, coopération, habitat, mobilités, patrimoine, enseignement supérieur, mais aussi énergie, résilience, lutte contre le changement climatique… : son expertise s’exerce sur tous les sujets qui modèlent le territoire et agitent la société. Avec une grande particularité : « Son objet n’est pas de faire de politique mais de nourrir les politiques. » L’Agence d’urbanisme, de développement et de prospective de la Région de Reims (AUDRR) revendique cette neutralité qui fait sa force, y compris pour entretenir le dialogue entre l’urbain et le rural.
Décoder le territoire
Pour marquer son 50e anniversaire, l’AUDRR a réuni à l’Hôtel de Ville, le 8 octobre, ses partenaires et ses collaborateurs, sous les auspices d’Arnaud Robinet. En sa double qualité de maire de Reims et de président de la Communauté urbaine du Grand Reims, celui-ci a salué les compétences pluridisciplinaires que l’agence concentre et réaffirmé son soutien à « ce maillon essentiel qui nous aide à décoder le territoire d’aujourd’hui et à nous projeter dans le territoire de demain. »
Succédant à Jean Taittinger, Jean-Louis Schneiter, Georges Colin, Frédéric Payen, Jean-Pierre Fortuné et Serge Pugeault, le sénateur Cédric Chevalier qui préside l’AUDRR depuis 2014 synthétise : « 50 ans, c’est l’expérience, la maturité, la vision », rappelant que l’agence a épousé le territoire rémois quand il est passé de district à communauté de communes, puis de communauté d’agglomération à communauté urbaine, élargissant plus récemment son périmètre d’intervention vers les Ardennes. Plus encline à regarder droit devant qu’à s’attarder sur son passé, l’AUDRR a donné la parole à deux spécialistes un peu à rebrousse-poil dans les domaines des mobilités et de l’habitat. Jean Coldefy, président du Conseil scientifique de France Mobilités, a pointé que « la décarbonation a commencé… sauf dans les transports ».
En cause, « non un problème de comportement, mais d’offre », « les élus prenant parfois des décisions sur des données erronées. » Son tour venu, David Miet, PDG de Villes Vivantes, interrogeait : « Faut-il encore densifier ? » Sa réponse : évidemment oui, pour répondre à la criante demande de logements, mais autrement : « en organisant une densification douce et diffuse des espaces bâtis, avec des opérations bien intégrées dans leur environnement, connectées aux infrastructures existantes. » Et en ayant à l’esprit que « ce que les gens recherchent dans un logement, c’est avant tout un accès à ce que le territoire offre de services et d’emplois. » « Déconstruire les idées reçues, c’est aussi le rôle des agences », a glissé en conclusion Benoît Lemaire, sous-préfet de Reims.