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Aerolab, nouveau pôle de recherche de l’URCA

Innovation. L’Université de Reims Champagne Ardenne a inauguré sur son stand de la Foire de Châlons, son nouveau pôle de recherche Aerolab, spécialisé dans le suivi et l’analyse des émissions atmosphériques.

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Guillaume Gellé, le président de l’Université entouré de Lilian Joly (à gauche) et Pierre N’Gahane le préfet (à droite). Nastasia Desanti

Alors que le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) vient de rendre la sixième partie de son rapport, consacrée aux éléments scientifiques, l’URCA lance un nouveau pôle de recherche consacré au suivi et l’analyse des émissions atmosphériques. Lilian Joly, physicien et chercheur au CNRS et au GSMA (groupe de spectrométrie moléculaire et atmosphérique), est le porteur du projet Aerolab (AtmosphEric Research and Obervations LABoratory). Il explique l’objectif de ce nouveau pôle de recherche, résolument ancré dans les problématiques scientifiques et environnementales d’aujourd’hui.

« Le but principal de ce projet est de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, il faut trouver des solutions pour les quantifier régulièrement et les analyser. » Aerolab développe ainsi des solutions et capteurs innovants avec un large champ d’application. Embarqués à bord d’un drone élaboré par l’entreprise rémoise ArtechDrone, ces capteurs peuvent enregistrer des données au-dessus de parcelles agricoles, méthaniseurs, mais aussi de collectivités.

Recherche, expérimentation, diagnostic

Encore en phase d’essais, le projet s’inscrit notamment dans la volonté des collectivités de réduire leurs émissions de GES, avec l’instauration de Zones à Faibles Émissions (ZFE), comme à Reims, qui a défini un périmètre depuis le 1er septembre 2021. Des mesures ont d’ores et déjà été faites sous ballon, notamment au-dessus de Châlons-en-Champagne en collaboration avec le CNES et la mission spatiale. Prix de l’Innovation Total 2020, cette solution place le pôle de recherche comme « leader industriel dans la filière Oil & Gaz », se félicite Lilian Joly. « Nous fonctionnons en trois axes : recherche, expérimentation, diagnostic. »

« C’est un projet global, qui touche toutes les branches du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche. »

Avec le drone, des premiers vols ont été effectués à Terralab et des mesures relevées : « Nous travaillons dorénavant avec les pouvoirs publics et les services de l’urbanisme pour voir comment nous pouvons appliquer cette technologie à l’échelle d’un territoire », indique le chercheur. Car outre le suivi et l’analyse des émissions atmosphériques, le projet Aerolab a aussi comme objet d’aider les collectivités ou les agriculteurs à transformer les pratiques du quotidien mais aussi à mesurer les « effets de l’exposome », c’est-à-dire l’ensemble de l’exposition à des facteurs non génétiques favorisant l’apparition de maladies chroniques.

Retombées territoriales

« Aerolab, c’est appliquer un certain nombre de résultats avec des retombées territoriales », insiste ainsi Guillaume Gellé, Président de l’URCA. « C’est un projet global, qui touche toutes les branches du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche. » Le président de l’université a aussi souligné l’importance de créer une filière innovante économique, en lien avec les entreprises du territoire, à la lumière des problématiques rencontrées lors du Covid allant des problèmes d’approvisionnement à ceux de la production elle-même.

Créer local, innover local, c’est en ce sens qu’est né ce nouveau pôle de recherche. Le président du Département, Christian Bruyen a pour sa part mis en exergue le concept de « Transition », climatique / énergétique / agricole / alimentaire, pour lequel oeuvre la collectivité, en finançant ainsi une partie du projet, tout comme le Contrat de redynamisation de sites de défense (CRSD), le Fonds européen de développement régional (FEDER) ou la Fondation de l’université.