Action municipale : Arnaud Robinet explique ses choix aux habitants
Aménagement. 12 réunions de quartier sont prévues du 13 novembre au 19 décembre. Objectif ? Renouer avec la proximité et expliquer aux Rémois quels seront ses arbitrages face au rabot de 15 millions d’euros sur les budgets 2025 de la Ville et du Grand Reims.
« Proximité, proximité, proximité. » Arnaud Robinet le dit et insiste : « Ce que je souhaite, c’est renforcer des séquences beaucoup plus proches avec les citoyens. » Car dans un contexte économique marqué par la nécessité de fortes économies – où la mairie de Reims n’est pas plus épargnée par la baisse des dotations de l’État que les autres collectivités – des « choix difficiles » vont devoir être réalisés et il va falloir les expliquer. Le chiffre avancé par Arnaud Robinet parle de lui-même : 15 millions d’euros en moins pour le Reims et le Grand Reims pour l’année 2025. « Suite à l’annonce de ces baisses, je serai dans l’obligation, après échange avec les adjoints et vice-présidents, de prendre de nouvelles décisions et je me dois de les partager avec les habitants », indique ainsi celui qui a été élu pour un deuxième mandat en 2020.
« Dans le détail, on nous annonce le prélèvement sur les recettes de fonctionnement de 10 millions d’euros. Derrière, il faut ajouter l’augmentation des cotisations retraite pour la caisse des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers qui représente uniquement pour la Ville de Reims plus d’1,5 million d’euros. Vous rajoutez à cela, la baisse des subventions de l’État, la baisse de l’accompagnement des fonds verts mais aussi de ce que l’on appelle la DSIL (dotation de soutien à l’investissement local), on arrive à 15 millions d’euros. »
« J’espère une réflexion de l’État sur une autonomie financière des collectivités »
Cette coupe dans le budget de la collectivité implique ainsi le report de plusieurs projets, le maire excluant toute hausse d’impôts. « Je m’y refuse. En revanche, je considère que la suppression de la taxe d’habitation était une erreur fondamentale parce qu’on a totalement coupé le lien entre le citoyen et sa collectivité. Dans une ville comme Reims, on a un taux de propriétaires qui est inférieur à la moyenne nationale. La Ville n’a pas augmenté les taux depuis 2014, on s’y était engagé. Il y a les bases qui sont réévaluées chaque année par le Parlement, mais derrière, c’est un vrai sujet. Les concitoyens sont demandeurs de plus en plus de services publics mais je le dis, la notion de gratuité n’existe pas, il faut toujours trouver de l’argent quelque part. J’espère qu’il y aura une réflexion de l’État sur une autonomie financière des collectivités. » Arnaud Robinet plaidant pour « un impôt local, payé par tous mais en fonction des revenus de chacun ».
Des projets décalés mais pas supprimés
Ainsi, « des chantiers comme le réaménagement de la place Luton ou encore celui de la Plaine Saint-Charles, devront être décalés à 2028… », annonce-t-il. L’occasion d’ailleurs d’affiner certains projets dont celui du complexe sportif, où « on pourra réfléchir à y intégrer certains jardins familiaux », alors même que la suppression de ces derniers a ému l’opinion publique à l’heure où l’on appelle à plus de nature dans les centres urbains. Néanmoins, les grands projets comme les Berges de Reims ou la Voie des Sacres ne seront quant à eux pas impactés et devraient garder leur calendrier initial.
D’autres investissements « nécessaires » ne seront pas non plus touchés, comme ceux des écoles. « On n’aura pas de rabot général en phase de finalisation du budget 2025. Nous allons étudier les structures une à une et voir quelles sont celles qui ont une réserve ou un matelas. Aujourd’hui, clairement, on ne peut pas augmenter les subventions aux associations, par exemple. Ce seront aussi des économies sur le fonctionnement et sur les investissements. »
Au niveau du calendrier, « les conférences budgétaires » ont déjà été menées avec les lettres de cadrage. « Les adjoints et chefs de service ont eu comme consigne une maîtrise de fonctionnement. C’est ensuite à eux de faire des propositions. L’adjoint aux Finances, Vincent Verstraete a reçu chaque adjoint et Jean-Pierre Fortuné a fait la même chose pour le Grand Reims avec les vice-présidents, où chacun vient avec un budget demandé. À moi, au final, de faire des arbitrages », précise l’élu. En 2025, sur les 100 millions d’euros qui étaient programmés, il y aura un taux de réalisation de 90%. La Ville de Reims gardera une capacité d’investissement pour les années à venir, « car il y a une épargne qui a été maîtrisée, et qui est d’à peu près 39 millions d’euros ».
Le but de ces réunions (voir encadré) est d’aller expliquer « en tête-à-tête » aux habitants des 12 quartiers de Reims, le bilan de ces dernières années mais aussi les futurs aménagements avec comme volonté de relancer la démocratie participative et d’expliquer l’action municipale. Il faut dire que les derniers travaux qui engorgent substantiellement la circulation et rendent impraticable de nombreuses rues du centre-ville font de plus en plus grincer des dents.
C’est un Arnaud Robinet compréhensif mais droit dans ses bottes qui veut se présenter aux Rémois. Des habitants qui auront la parole lors de ces réunions, mais également via le magazine de la municipalité Reims Attractive. « Je veux que les Rémois puissent poser des questions sur 19 thématiques. Chaque mois, je répondrai à trois questions dans la partie édito. » Et pour poursuivre ce lien avec les habitants, la Ville rappelle l’utilité de son application « Reims contact » et fait aussi le choix de lancer son propre label qui repose sur un socle d’engagements, notamment au niveau de l’accueil. De même, des enquêtes de satisfaction seront lancés, la première portant sur l’extension du stationnement payant.