80e anniversaire de la Reddition : commémorer pour transmettre
Histoire. C’est à Reims, le 7 mai 1945, à 2 h 41 du matin, que la Reddition sans condition de l’Allemagne nazie a mis fin à la Seconde Guerre mondiale. Ce 80e anniversaire a été dignement célébré ce 7 mai 2025. Si la jeunesse a pris une part importante à cet événement, c’est pour mieux en entretenir la mémoire, au service de la paix.

À l’heure où ceux à même de porter témoignage - ces ‘choses vues’ - sur la Seconde Guerre mondiale se font de plus en plus rares, la célébration du 80e anniversaire de la capitulation totale et inconditionnelle des armées allemandes était à plus d’un titre symbolique.
En premier lieu, il s’agissait de rappeler que cette capitulation est bien intervenue à Reims le 7 mai 1945 à 2 h 41 du matin, et de remettre en avant, si ce n’est à l’honneur, cette date oubliée. On sait que, selon les exigences de Staline, il sera procédé à une seconde signature, le 8 mai à Berlin, cette deuxième date étant officiellement retenue pour marquer la victoire des alliés.
En second lieu, il importait d’associer la jeunesse à l’événement, dans l’objectif d’en pérenniser la mémoire. Et c’était bien l’un des messages délivrés par Arnaud Robinet, maire de Reims, et Patricia Mirallès, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants. « Quand les voix [des témoins] se taisent, le souvenir s’efface. Alors, comment transmettre ? », s’interrogeait Arnaud Robinet. « Si Reims peut revendiquer le titre de capitale de la paix et de la liberté, le rôle des élus est d’assurer cette transmission auprès des jeunes. Dans un monde toujours menacé dans son équilibre par les conflits armés qui s’y déroulent, alors que la guerre est aux portes de l’Europe, c’est la jeunesse qui préservera la paix. »
Patricia Mirallès ne disait pas autre chose, insistant sur l’importance de s’adresser à la jeunesse pour « qu’elle se saisisse de la mémoire, qu’elle ne se laisse pas influencer. Nous devons nous adapter à la jeunesse, aller vers elle pour l’amener à redécouvrir l’Histoire et l’en rendre actrice. Parce qu’aujourd’hui, les actes condamnables sont des actes d’ignorance… »
La jeunesse représentée

De fait, la jeunesse était bien représentée en ce 7 mai : avec des membres du Conseil Départemental des Jeunes de la Marne et du conseil municipal des jeunes de Reims apportant la flamme prélevée sur la tombe du Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe à Paris, avec les chanteurs de la Maîtrise de Reims interprétant notamment le Chant des Partisans, avec un lycéen et une lycéenne donnant lecture, en français et en anglais, de l’acte de la reddition, avec des élèves du lycée Roosevelt accompagnant les officiels jusqu’à la salle de la Reddition…
Une salle de la Reddition dans laquelle Helen Patton, petite-fille de Général Patton, le libérateur de Reims en aout 1944, a indiqué à Patricia Mirallès la place exacte occupée par chacun des protagonistes autour de la table sur laquelle eut lieu la fameuse signature. Pour l’anecdote, Helen Patton désignait chaque emplacement à l’aide… de la canne de son célèbre grand-père.