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650 millions d’euros pour les Ehpad

Aides gouvernementales. L’Etat met en place une nouvelle aide d’urgence aux Ehpad s’élevant à 650 millions d’euros.

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Photo d'une personne âgé et d'un personnel de santé se tenant les mains
(Crédit : Freepik)

Le gouvernement a décidé d’allouer une subvention exceptionnelle de 650 millions d’euros aux Ehpad (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), la plupart en difficultés financières et, pour un certain nombre, au bord de la cessation de paiements. Il fait suite à une subvention exceptionnelle de 100 millions d’euros allouée à l’automne dernier à ces mêmes établissements par Elisabeth Borne, alors Première ministre. La ministre déléguée aux personnes âgées et aux personnes handicapées, Fadila Khattabi, a précisé le dispositif prévu : « Nous augmentons de 5 % le financement de l’Etat aux Ehpad publics… Le montant pour les Ehpad associatifs devrait aussi augmenter de 5 %, à condition qu’ils trouvent un accord sur les bas salaires. Pour le privé commercial, le soutien de l’Etat sera de 3 %. »

On recense 7 350 Ehpad dans le pays, dont 45 % dans le secteur public, 31 % pour l’associatif et 24 % dans le privé. Pour les seconds, l’aide en question s’apparente à un tour de passe-passe : ils pourront la toucher « à condition » de la reverser illico aux salariés du bas de l’échelle. L’intention est louable, mais les établissements concernés, dont les difficultés actuelles proviennent d’abord de la hausse des coûts, en particulier ceux de l’énergie, n’y auront rien gagné. Et pour tous les Ehpad, l’enveloppe sera de toute façon bien mince. D’ailleurs la ministre a parlé de « ballon d’oxygène », une image médicale qui veut bien dire qu’il s’agit surtout de les maintenir en vie ou en activité.

Les Ehpad hospitaliers des Hauts-de-France en grand déficit

Un peu plus tôt, fin mars précisément, la Fédération hospitalière de France (FHF) avait rendu publique une enquête sur la situation financière des Ehpad hospitaliers de la région. D’après celle-ci, 90 % de ces derniers étaient déficitaires en 2023.Un certain nombre n’a pu passer ce cap que grâce à l’aide exceptionnelle du gouvernement Borne. L’analyse de la FHF met l’Etat devant ses responsabilités : « Il n’est plus possible, conclut-elle, de mettre en cause d’éventuelles mauvaises gestions : le phénomène est structurel et globalisé. » Et de demander aux pouvoirs publics « une décision politique nationale d’ampleur de soutien des Ehpad », ainsi qu’une « réforme d’ampleur de leur modèle de financement ». Si le premier est arrivé, la seconde est loin d’être acquise.