2024, année faste pour la décarbonation des énergies dans le Grand Est
Énergie. De région verte à région la plus verte de France, le Grand Est s’applique à gagner son pari. La mobilité électrique devient un terrain idéal pour y parvenir dans la première région française à avoir élaborer une planification écologique.

Renforcée par les objectifs de la COP de novembre 2023, faisant du Grand Est la première région française initiatrice d’une planification écologique, et par les moyens mis en oeuvre par la Région, notamment les 6,6 M€ du Plan France 2030, la décarbonation régionale accélère et se fixe des ambitions : de 32 000 à 460 000 voitures électriques entre 2022 et 2030, réduction de 30% de la consommation électrique des bâtiments du tertiaire, réduction de 20% de la production de déchets et surtout réduction de 40% de la consommation de CO² dans l’industrie.
Leader pour la consommation d’électricité verte en France métropolitaine, leader pour la couverture de la consommation électrique régionale par des énergies renouvelables (51,3% contre une moyenne nationale de 30%), la région Grand Est vient de vivre une année 2024 performante en matière de décarbonation, en production et consommation, et plus particulièrement en ce qui concerne la mobilité électrique.
3e région pour la part du nucléaire dans l’électricité
Les filières de la production d’électricité en France peuvent se résumer ainsi : 69% pour le nucléaire, 14% pour l’hydraulique, 9% pour l’éolien, 4% pour le photovoltaïque, 1% pour les bioénergies et 3% pour « les autres », dont fioul, charbon et gaz.
Comment se positionne la région Grand Est dans cette production nationale ?
Le Grand Est, avec une part de 72% dans sa production globale d’électricité, occupe la 3e place du nucléaire hexagonal, derrière le Centre-Val de Loire (93%) et la Normandie (91%) et devant l’Aquitaine (71%), les Hauts-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes (68%).
L’hydraulique pèse 11% de la production électrique du Grand Est, mais ici loin derrière la Provence-Alpes-Côte d’Azur (65%), l’Occitanie (34%), l’Auvergne-Rhône-Alpes (27%) ou la Bourgogne-Franche-Comté (22%).
L’éolien entre pour 10% de la production électrique régionale, une filière proportionnellement très développée en Bretagne (56%), Pays de la Loire (50%), Bourgogne-Franche-Comté (46%) et Hauts-de-France (26%).
Le photovoltaïque n’entre que pour 2% dans la production régionale d’électricité. Les régions leaders de cette filière font beaucoup mieux : 21% pour les Pays de la Loire, 20% pour la Bourgogne-Franche-Comté, ou encore 17% pour la Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Dans un paysage national qui voit l’éolien progresser de 5% et le photovoltaïque de 25%. Le Grand Est, +6 et +31%, fait mieux.
L’industrie du Grand Est, 1er secteur consommateur d’électricité et de gaz
Sur le territoire hexagonal, l’industrie pèse 40% de la consommation de gaz et d’électricité, le résidentiel 32%, le tertiaire 27% et l’agriculture 1%. Comparativement, l’industrie du Grand Est représente la plus grosse proportion (56%) de la consommation globale de gaz et d’électricité. Le résidentiel (25%) et le tertiaire (18%) sont, en région, largement sous la moyenne hexagonale et l’agriculture, très peu consommatrice, dans cette moyenne.
La cartographie hexagonale des consommations de gaz et électricité peut se résumer ainsi : au-dessus de la moyenne, pour l’industrie, le Grand Est, les Hauts-de-France, la Normandie et la Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour le résidentiel, l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine, l’Ile-de-France, le Centre-Val de Loire et les Pays de la Loire, pour le tertiaire, l’Ile-de-France et la Nouvelle-Aquitaine.
Ces consommations sont relativement très faible pour l’agriculture et trois régions dépassent la moyenne de l’Hexagone : la Bretagne, le Centre-Val de Loire et la Nouvelle-Aquitaine.
4e région pour les points publics de recharge électrique
En matière de mobilité électrique, la question cruciale est celle de l’équipement des territoires en infrastructures de recharge de véhicules, infrastructures mises en place dans le résidentiel, dans les entreprises ou accessibles à tout public.
Au premier trimestre 2025, le Grand Est compte un total de 71 000 véhicules électriques en circulation, soit 8,2% de l’ensemble du parc national (865 000 unités). Les proportions de véhicules électriques, 2,2% en France et 2,1% dans la région, sont quasiment identiques.
À fin janvier 2025, la France compte 48 900 stations et 157 350 points de recharge électrique. Au palmarès des régions les plus équipées en nombre, le Grand Est occupe la quatrième place (4 841 stations et 15 442 points de recharge), derrière l’Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine.
Dans les deux cas, le Grand Est pèse entre 9,8 et 9,9% du parc national de recharges. Entre 2023 et 2024, le parc régional a progressé de 48%, une progression comparable à celle des régions jusqu’ici les mieux équipées, de + 40% pour l’Ile-de-France à + 49% pour la Nouvelle-Aquitaine.
2e région pour la densité des point de recharge électrique
Comparé à sa population, le Grand Est s’installe, au 1er trimestre 2025, au 2e rang des régions de l’Hexagone, pour la densité de points de charge électrique accessibles au public.
Avec 275 points de charge accessibles pour 100 000 habitants, le Grand Est suit la Provence-Alpes-Côte d’Azur (327) et devance le Centre-Val de Loire et la Normandie (254).
La densité des points de charge ouverts au public est supérieure à la moyenne nationale (229). Conséquence : le Grand Est dispose d’un point de charge grand public pour 4,6 véhicules électriques, contre un point de charge pour 5,5 véhicules dans l’Hexagone. Autrement dit, moins d’embouteillage dans les stations de recharge électrique du Grand Est.
Sources : Ministère de l’Aménagement du Territoire et de la Transition Ecologique, Observatoire Français de la Transition Ecologique, Région Grand Est.