Un rendement à 11 400 kg / ha : « une décision confiante et optimiste »
Champagne. Vignerons et Maisons de Champagne se sont réunis, le 19 juillet à Épernay, au Comité Champagne, afin de se mettre d’accord sur le rendement commercialisable 2023. Il a été fixé à 11 400 kg/ha, une moyenne haute au regard des dernières années.
Tous les signaux sont au vert pour la vendange 2023. Symbole que l’année s’annonce bonne tant au niveau de la récolte que de l’accord de l’interprofession, la déclaration en conférence de presse de Maxime Toubart, président des Vignerons de Champagne et de David Chatillon, président des Maisons, concernant le chiffre du rendement commercialisable n’a pas excédé les 20 minutes. « Nous avons décidé d’établir le rendement tirable à 11 400 kg », a déclaré d’emblée Maxime Toubart sans faire montre de suspense.
« C’est une décision à la fois courageuse, prudente et optimiste dans le sens où cela correspond aux perspectives de ventes. Nous avons aussi reprécisé le rehaussement du plafond de la réserve individuelle de 8 000 à 10 000 kg/ha, qui est une décision importante démontrant la résilience toujours plus solide de la Champagne », insistait-il. « L’INAO a accepté d’examiner la mesure en urgence pour permettre aux vignerons de mettre en réserve la belle vendange qui s’annonce ».
Pour rappel, l’année dernière, le rendement commercialisable s’élevait à 12 000 kg / ha, le plus haut jamais atteint depuis 15 ans. Une décision motivée par la nécessité de reconstituer les stocks. « Il s’agit de prévoir aujourd’hui les bouteilles de demain », indiquait en 2022 David Chatillon, rappelant le concept de « réserve » propre à la Champagne.
Des perspectives d’expédition de 315 millions de bouteilles
« Le process du rendement commercialisable c’est des prévisions d’expédition pour l’année en cours et les trois suivantes. C’est un travail auquel se livre la commission aval, marché par marché et cela donne 314 millions de bouteilles pour 2023 et 315 millions pour les trois suivantes », précise pour cette année, le président de l’UMC, visant un ratio de stock de 3,8 années.
« Dans le détail, sur la recommandation de la commission amont, cette fois, nous avons souhaité mettre une centaine de kilos de plus qu’il fallait pour ne pas entrainer la surchauffe des marchés de l’approvisionnement interne. C’est donc une décision raisonnable, prudente mais aussi confiante dans l’avenir de l’appellation. »
En effet dans un contexte inflationniste, à la conjoncture économique incertaine, maintenir les volumes fait partie des objectifs de l’interprofession. Le contexte a changé depuis l’année dernière où le niveau de réserve était faible autour de 4 500 kg. Il est aujourd’hui de 6 500 kg.
Surtout, « une décision exceptionnelle se doit de rester exceptionnelle », veut rappeler Maxime Toubart en référence au rendement de l’année dernière. « En clair, 11 400 kg tirable, plus une réserve individuelle à reconstituer jusque 15 500 kg, à hauteur de la limite du plafond à 10 000 kg. »
Concernant les chiffres des expéditions, sur le 1er semestre 2023 (125,8 millions de bouteilles) il y a une baisse relative par rapport à fin juin 2022, un semestre record, et une année qui l’était tout autant à 336 millions de bouteilles sur 12 mois, « un rythme insoutenable », reconnait David Chatillon. « Il y a donc une baisse de 5% lorsqu’on regarde les premiers semestres des années précédentes, mais on reste à un niveau élevé en valeur absolue. » Des résultats à mettre en perspective avec une extraordinaire année 2022 donc (à la même période l’an passé, les ventes étaient en hausse de près de 14 %).
Quant à la vendange, elle s’annonce « belle, qualitative et quantitative de manière homogène sur toute la région, où tout le monde est gagnant », se veut encourageant, Maxime Toubart, révélant une date moyenne de départ des vendanges le 7 septembre et des premiers coups de sécateurs, au tout début du mois de septembre. Les dates officielles seront, elles, dévoilées lors d’une réunion le 30 août prochain.