Logement : Microville accueille les vendangeurs
Logement. Véritable serpent de mer depuis des années, la question du logement des vendangeurs a trouvé cette année une amorce de solution sur le site de l’ex BA 112 qui a permis d’accueillir plus de 600 personnes.
Officiellement délaissée par l’Armée depuis 2012, une partie de l’ancienne base aérienne (65 hectares) a été repris par l’association Microville, qui porte le projet de réaménager le site, qui comprend encore de nombreux bâtiments qui restent en très bon état. Ce sont d’ailleurs les bâtiments qui hébergeaient les soldats et les sous-officiers, qui ont été réhabilités au cours des derniers mois pour assurer l’accueil de vendangeurs.
Une opportunité saisie par Sébastien Rigobert, dirigeant de l’entreprise G2V, qui doit chaque année héberger près de 1200 vendangeurs. « Jusqu’à aujourd’hui, pour héberger nos vendangeurs nous sommes obligés de nous diriger vers des hôtels de plus en plus éloignés, situés parfois à 45 minutes ou une heure de route des vignes », explique le dirigeant qui assure le recrutement de main d’œuvre mais aussi l’hébergement, la restauration et le transport des vendangeurs. « Lorsque j’ai appris qu’il y avait une possibilité d’accueillir et d’héberger des vendangeurs sur le site, je me suis rapproché des responsables de Microville ».
Accompagnement humain
Depuis le mois de mars, des équipes de travailleurs se sont relayées pour remettre en état plusieurs baraquements qui hébergeaient autrefois les militaires. Pour les équipes de G2V et de Microville, plusieurs défis ont été relevés : énergie, restauration, logistique, mixité, sécurité… pour pouvoir accueillir en temps et en heure et dans les meilleures conditions 348 vendangeurs roumains et polonais sur le site. Microville accueille également 240 personnes pour le compte de la société SVS et 40 vendangeurs du champagne Taittinger.
Les communs comme les chambres ont fait l’objet de travaux de rénovation, avec en outre un mobilier neuf. « Nous avons fait venir des meubles de Lille et des matelas et des sommiers de Troyes », souligne Eric Nowak, co-fondateur de Microville.
Pour l’entreprise G2V, l’investissement s’élève à plus de 100 000 euros, avec par ailleurs un véritable accompagnement permanent des vendangeurs, qui disposent par exemple de traducteurs parmi leurs équipes. Dans chaque bâtiment, les consignes de vie, les consignes de sécurité et de qualité de vie au travail des vendangeurs sont affichées en polonais et en roumain, ainsi qu’un QR code à scanner en cas de problème. « Nous avons quatre personnes présentes en permanence sur le site », précise Sébastien Rigobert, qui emploie au total près de 70 personnes pour assurer l’accueil de ses vendangeurs : 45 chefs d’équipes, 5 responsables de la logistique, 6 employés administratifs ainsi qu’une quinzaine de personnes présentes sur le terrain. Le prestataire de services assure également la restauration de ses vendangeurs sur le site de Microville où il a aménagé un réfectoire dans lequel il fait intervenir un traiteur chaque jour dans une ambiance qui n’est pas sans rappeler les vendanges d’hier. « Je n’ai rien inventé, sourit le dirigeant, j’ai tout simplement recréé l’esprit des vendanges qu’on connaissait il y quelques années en Champagne ».