La Cogevi écrit une nouvelle page de son histoire
Champagne. Sous l’impulsion de son Directeur général Emmanuel Littière, la Coopérative Cogevi – Champagne Collet (Aÿ-Champagne) poursuit son retour au premier plan et s’engage sur un plan d’orientations stratégiques de cinq ans.
Forte de 934 adhérents qui lui assurent 775 hectares d’approvisionnement, la Cogevi revient de très loin. La coopérative d’Aÿ, qui avait perdu une trentaine d’adhérents et le double d’hectares d’approvisionnement en deux ans à la suite de difficultés « financières et politiques » rencontrées en 2020, a quasiment retrouvé ses appros d’avant-crise. Elle récolte les fruits de la stratégie mise en place depuis lors par son directeur général, Emmanuel Littière.
Lors de l’assemblée générale du printemps 2023, le Directeur général a présenté des résultats financiers positifs avec un résultat net de 3,035 M€ (en augmentation de 103% par rapport à l’exercice précédent), un EBE (Excédent Brut d’Exploitation) en augmentation de plus de 183,2%, atteignant 6,102 M€ en 2023. « La rentabilité est en croissance, à 4% contre 1% en 2022 », souligne-t-il. Des résultats qui ont même permis à la Cogevi de reverser à ses adhérents 0,25€ par kg de raisin vendu.
Pour en arriver là, le directeur général a instauré, avec ses équipes, une refonte totale du fonctionnement de la coopérative, mais aussi des mesures d’économies. Une stratégie globale qui a permis de désendetter la coopérative de 74 millions d’euros en quatre ans par la mise en place d’une gestion drastique et pragmatique. « Nous avons doublé la rentabilité de la Cogevi. Nous sommes passé d’un chiffre d’affaires de 78 M€ et d’un endettement de 104 M€ à un chiffre d’affaires de 85 M€ et un endettement de 30 M€ ».
Un partenariat solide avec le négoce
Le renouveau est également passé par un repositionnement de la marque Collet sur le marché du Champagne, avec succès puisque la Cogevi commercialise aujourd’hui 780 000 bouteilles de sa marque contre 500 000 en 2017. Elle se permet même de viser à terme le million de cols. « Notre objectif est de repositionner notre activité avec nos partenaires ».
Car si la marque Champagne Collet représente 20% de l’activité de la Cogevi, cette dernière travaille aussi en partenariat très étroit avec de belles Maisons du Négoce qui, dans le cadre d’accords privilégiés, bénéficient de la qualité et de la diversité des approvisionnements triés et sélectionnés avec soin. « Il est toujours possible de continuer à partager la valeur entre tous les acteurs de la Champagne. Nous devons pouvoir être les garants de cet équilibre pour faire en sorte que la Champagne continue de progresser, explique le directeur général. Nous travaillons avec des partenaires qui contribuent au développement du champagne et à sa valorisation dans le monde entier, et nous leur fournissons une qualité d’approvisionnement en correspondance avec leurs attentes ».
Vers l’avenir avec sérénité
Un accord gagnant-gagnant basé sur la qualité qui a permis à la Cogevi de se consolider et de retrouver, en quelques exercices seulement, une totale autonomie financière. « Cette autonomie financière nous permet de pouvoir réfléchir sereinement à nos orientations stratégiques d’avenir. Car si nous sommes très sereins, nous gardons les pieds sur terre ». Pour cela, la Cogevi (70 salariés) peut compter sur ses adhérents, fidèles à l’esprit maison et à sa maîtrise globale de la chaîne de valeur, de bout en bout. « 163 villages nous livrent et nous isolons les 163 crus », insiste Emmanuel Littière, très attaché à cette approche du terroir champenois.
« Nous fonctionnons de la même manière avec les parcelles certifiées VDC et HVE. Nous isolons tous les marcs et nous avons même dédié une flotte de citernes aux certifications ». 63% des raisins pressés sont aujourd’hui certifiés. Un travail d’orfèvre qui porte ses fruits notamment à l’export sur la commercialisation de la marque Collet de la Cogevi, comme au Japon et aux Etats-Unis qui représentent 30% des expéditions de la marque devant l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne. En ce sens, pour aller jusqu’au bout de la démarche de respect de l’intégralité des crus et du parcellaire, la Cogevi a lancé la réalisation d’un chai à foudres pour élever ses vins de réserve qui sera opérationnel en juin 2025 sur son site d’Aÿ.
D’ici là, Emmanuel Littière poursuit le travail de fond engagé depuis près de quatre ans. Après un premier cycle de redressement, il a exposé de nouvelles orientations exposées fin octobre lors d’un séminaire destiné à l’ensemble des membres du conseil d’administration afin de définir le positionnement de la coopérative à cinq ans dans un premier temps, mais surtout en prévision des 15 à 20 prochaines années. « Mon envie est de positionner la Cogevi dans le monde champenois et qu’elle y soit active. Et au-delà des équilibres champenois, nous devons assurer la pérennité des exploitations des adhérents qui nous font confiance. C’est aussi notre responsabilité ».
La première étape de la feuille de route engagée en 2021 prévoyait le désendettement, la restructuration financière et la mise sur de bons rails de la coopérative en matière commerciale. La prochaine étape doit désormais emmener les équipes et les adhérents en 2028, avec la restructuration globale - déjà enclenchée - de toutes les activités et des postes de charges sans renier l’esprit « made in Cogevi », plus que jamais mis en avant par les acteurs de renouveau. Emmanuel Littière l’assure : « Nous sommes au début dune nouvelle histoire ».