Des vendanges sous haute surveillance
Viticulture. Les autorités et les représentants de la filière ont renforcé le dialogue et mis en place des mesures de contrôles et de surveillance en amont et tout au long de la campagne 2024.
Chaque matin à 8h30, depuis le début des vendanges, le rituel est immuable. Autour du Préfet de la Marne, Henri Prévost, sont réunis les sous-préfets de Reims, d’Epernay et de Bar-sur-Aube, les services de l’Etat, MSA, gendarmerie, police, SDIS, France Travail, les représentants du SGV, de l’UMC, du CIVC et de l’association des maires de la Marne… tous les acteurs concernés et impliqués de près ou de loin dans le bon déroulement des vendanges effectuent ensemble un point de situation en temps réel.
« C’est la première année que sont organisées ces réunions quotidiennes avec la participation de tous les acteurs des vendanges. Ces rencontres permettent d’échanger sur les événements, les signalements et les difficultés observés dans le cadre du plan vendanges », souligne le Préfet.
L’occasion aussi pour les services de France Travail de rappeler que chaque jour de nouveaux candidats aux vendanges arrivent en gare d’Epernay et nécessitent un accompagnement par la cellule spécialement mise en place. « Nous sommes présents chaque matin pour informer les arrivants sur la cellule vendanges. C’est important car de nombreuses personnes arrivent à Epernay sans disposer d’éléments sur les vendanges », explique Christelle Marquez, directrice de l’agence locale de France Travail.
« Nous menons aussi des contrôles sur les personnes en situation irrégulière qui pourraient être exploitées », souligne le Préfet qui rappelle que « l’immense majorité de la Champagne traite bien ses salariés mais que les quelques exceptions doivent être dissuadées et sanctionnées ». Au cours de ces réunions, la MSA et l’inspection du travail effectuent un compte-rendu de leurs actions de contrôle et des signalements reçus pour des travailleurs non déclarés ou des hébergements insalubres, par exemple.
Tous les services mobilisés
Pendant toute la durée des vendanges, une vingtaine d’inspecteurs du travail couvrent le territoire par équipes de trois à cinq agents pour effectuer des contrôles en journée dans les vignes et le soir dans les hébergements. « Les amendes peuvent aller jusqu’à 4 000 euros par salarié avec des mises en demeure qui s’appliquent », précise d’ailleurs Angélique Alberti, directrice régionale de la DREETS Grand Est.
Des contrôles que réalisent aussi les policiers et les gendarmes, fortement mobilisés eux aussi au cours de cette quinzaine de jours qui voit affluer plus de 120 000 personnes sur le périmètre champenois. « Nous avons mis en place un dispositif de remontée des informations à partir des 35 brigades de gendarmerie de la Marne. 105 gendarmes sont mobilisés spécifiquement en permanence sur cette mission », explique le colonel Romuald de la Cruz, commandant la brigade de gendarmerie de la Marne. « En moyenne, une dizaine de patrouilles interviennent simultanément ».
Contrôles routiers, interventions dans les vignes, drones, patrouilles à VTT, les gendarmes multiplient les interventions pour des opérations de flagrance mais aussi pour des missions de prévention et d’échanges avec les professionnels de la filière champenoise, les élus et la population dans les communes. Du côté des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), grâce notamment à une récolte plus tardive et à une météo plus clémente le début de la campagne n’a pas donné lieu à une recrudescence des interventions. « Nous avons enregistré une centaine d’interventions dans le département quand la moyenne annuelle est de 98 », souligne le représentant du SDIS.
Des services de secours qui ont d’ailleurs formé, grâce à une convention signée avec le Syndicat général des vignerons et l’Union des Maison de Champagne en amont des vendanges, 390 personnes aux gestes de premier secours. Avec l’idée pour tous les acteurs que ne se reproduise jamais la situation vécue en 2023.