Champagne Le Mesnil, premier à être labellisé RSE 26 000
Champagne. La Coopérative Union des Propriétaires Récoltants (U.P.R), Champagne Le Mesnil vient d’obtenir le label RSE 26000, venant certifier son fort engagement RSE. L’installation de plus de 2 160 m² de panneaux photovoltaïques sur ses toits ainsi que ses actions en faveur de ses salariés en témoignent.
« Nous travaillons en milieu rural, avec les hommes et la nature, donc nous sommes attentifs à ce qu’il se passe autour de nous. L’avenir du vignoble champenois est lié principalement au climat, l’enjeu principal de la coopérative est la préservation de l’environnement », débute Gilles Marguet, directeur de la coopérative. La RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), celui qui est également œnologue, ne la prend pas à la légère.
D’ailleurs, pour obtenir la labellisation RSE 26000, attestée par l’Apave Certification, il a embauché une stagiaire en dernière année de Master de Management du vin et du champagne pour travailler spécifiquement sur le sujet. « Chaque collaborateur au sein de l’entreprise apportait une réponse à un des 116 critères évalués, mais il fallait quelqu’un pour faire le lien et fédérer toutes les informations. » Car le cahier des charges à respecter pour obtenir le label est exigeant. Un audit est réalisé par le cabinet ainsi qu’une visite sur site. « Des points d’amélioration avaient été soulignés en premier lieu », indique Jérôme Mât, directeur général du cabinet RSE 26000. « C’est pourquoi, après un travail sur leurs pratiques et quelques améliorations, la coopérative a obtenu la labellisation OR, soit la plus élevée, pour la période 2024-2026. »
Vers l’autonomie énergétique
Cela fait déjà plusieurs années que l’U.P.R, dans chacun de ses process et nouvelles stratégies, raisonne en termes de RSE : du remplacement des ampoules LED, à la réutilisation des eaux en épandage avec les agriculteurs voisins, en passant par l’installation d’une cuve de récupération des eaux de pluies ou toutes les actions mises en place concernant la qualité de vie au travail. « Nous sommes dans le milieu du champagne, et nous avons un devoir en ce qui concerne nos équipes, que cela soit au niveau de l’intégration ou au quotidien. »
Intégration des collaborateurs, livret d’accueil, référent qualité de vie au travail, réponses aux questions des salariés apportées à 95% en moins d’une semaine, briefing quotidien des équipes dans leur ensemble pour optimiser les rapports entre les employés, moments de convivialité… sont autant de démarches appliquées. En ce qui concerne l’environnement et la consommation d’énergie, en mai 2024 la coopérative a installé des panneaux photovoltaïques sur l’ensemble de ses toitures, soit 2 160 m² pour une puissance de 500 kWc. « À terme, nous devrions nous diriger vers la neutralité carbone et même revendre une partie de notre énergie produite. Nous attendons le feu vert d’Enedis », confie Gilles Marguet.
C’est via une application téléphonique qu’il peut suivre, en temps réel, la production et la consommation d’électricité sur le site. « Une partie sera dédiée à garder une autonomie sur certains postes, afin de ne pas être soumis aux aléas des coupures de courant. Et cela nous permettra aussi de ne plus subir les fluctuations de prix de l’électricité. »
Sur une journée classique de juin, ensoleillée au maximum, la coopérative produit 250 kWc pour en consommer 167… « Ce qui correspond à nos activités de dégorgement, tirage et habillage, plus tous les postes administratifs. » dans une volonté d’économie circulaire, les panneaux ont été assemblés et posés par une société du Grand Est, Eco Sun.
« En mai de cette semaine, nous étions autonomes à 92%. » La labellisation RSE 26000 vient aussi apporter de la crédibilité à l’entreprise. « Il existe beaucoup de labels pour les viticulteurs : HVE, Vignerons engagés… là, c’est le raisin et les pratiques du viticulteurs qui sont évaluées. Mais pour les coopératives, il n’y avait rien. Or, vis-à-vis de nos clients et de nos adhérents, nous devons montrer que nous sommes engagés. La qualité globale de notre travail doit être au rendez-vous et nous devons aussi le faire savoir. » 90% du chiffre d’affaires de la coopérative provient en effet de la vente de ses raisins au Négoce.
Être reconnu dans ses pratiques apparaît aussi comme une véritable plus-value aux yeux des acheteurs internationaux. « Le label va mettre tout le monde d’accord dans le respect d’un certain cahier des charges y compris en matière de notoriété car l’entreprise va avoir à sa disposition une preuve tangible que ses pratiques ont été analysées par un organisme tiers indépendant. Elle va donc pouvoir démontrer que ses pratiques sont réelles et sincères », souligne Jérôme Mât. « Nous révisons notre référentiel tous les ans », précise-t-il aussi. « Chaque critère évalué ne doit pas être obligatoire mais faire l’objet d’une démarche volontaire. »