10 000 kg/ha, la Champagne est prête pour la prochaine vendange
Champagne. Vignerons et Maisons de Champagne se sont réunis le 19 juillet au siège du Comité Champagne à Epernay pour s’accorder sur les conditions de la vendange 2024, qui devrait débuter autour du 10 ou du 12 septembre.
Dans un contexte économique peu porteur, les représentants de l’interprofession champenoise se sont réunis pour définir ensemble, comme chaque année, les conditions de la prochaine vendange, à commencer par la détermination du rendement commercialisable. Des décisions prises au regard notamment de la conjoncture internationale et de l’état de la commercialisation sur les différents marchés. Un moyen pour la Champagne de réguler son économie afin de préserver l’équilibre de la filière et assurer ainsi sa prospérité.
Au premier semestre 2024, les expéditions de la Champagne représentent 106,7 millions de bouteilles, soit -15,2 % par rapport à la même période de 2023 qui était un semestre record (hors 2022). Les expéditions retrouvent début 2024 un niveau proche de celui de 2019.
« La morosité de la conjoncture géopolitique et économique mondiale ainsi que l’inflation généralisée pèsent sur la consommation des ménages. La Champagne continue de subir par ailleurs les conséquences du surstockage des distributeurs en 2021 et 2022. Les Champenois restent confiants dans les valeurs de leur appellation », explique David Chatillon, président de l’Union des Maisons de Champagne.
Conditions sanitaires à surveiller
Depuis le début de l’année, le vignoble a été particulièrement arrosé. En conséquence du manque d’ensoleillement et d’un début de période végétative marqué par la fraîcheur, l’ensemble du vignoble subit une pression du mildiou. Les gelées de printemps et la grêle ont impacté modérément le potentiel de récolte (de l’ordre de 10%). Dans ces conditions, la vigne montre un retard de développement de 5 à 6 jours sur la moyenne décennale. Le début des vendanges est prévu en moyenne autour du 10 ou du 12 septembre.
« Après une année particulièrement chaude et sèche en 2023, l’année 2024 a été exceptionnellement pluvieuse, ce qui a compliqué les travaux de la vigne. La pression du mildiou est forte mais elle reste cependant globalement maîtrisée au prix d’un travail important. Les conditions météorologiques d’ici la cueillette seront déterminantes pour assurer une belle récolte », déclare Maxime Toubart, président du Syndicat Général des Vignerons de Champagne. Le rendement commercialisable pour 2024 a donc été fixé à 10 000 kg/ha, un niveau moindre que pour la précédente vendange (il était de 11 400 kg/ha) pour tenir compte de la situation des marchés d’expéditions.
Vigilance maximale, tolérance zéro
Depuis l’annonce du plan Ensemble pour les vendanges en Champagne, le 20 juin dernier, le déploiement des actions avance positivement. Les professionnels s’emparent activement des outils mis à leur disposition et la mise en place d’un syndicat et la création d’un référentiel permettent de faire avancer les bonnes pratiques.
« Chacun est dans son rôle, explique David Chatillon. Au Comité Champagne, la préparation des outils ; aux Champenois et aux prestataires de services, la responsabilité de les mettre en œuvre et à l’état le soin de contrôler le respect de la réglementation et de sanctionner le cas échéant ».
Représentante de l’état auprès du Comité Champagne, Josiane Chevalier, préfète de la Région Grand Est, a salué le travail accompli pour préparer et mettre en œuvre le plan d’actions « Ensemble pour la vendange en Champagne » : « J’ai demandé aux services de l’état d’accompagner la filière ; je me suis aussi engagée à renforcer les moyens des services de contrôle pour assurer la bonne application de la réglementation et sanctionner les contrevenants », souligne la préfète. Vigilance maximale, tolérance zéro, c’est le mot d’ordre que j’ai fixé, en concertation avec les présidents du Comité Champagne. »