Twingo : retour en mode électrique
Nouveauté. Style avenant, qualités pratiques, tarifs contenus : la future citadine 100% électrique de Renault coche de nombreuses cases pour faire sa place dans les rues de nos villes.

Après la R5 et la R4, Renault poursuit l’exploration de son passé en mode électrique. Place cette fois au début des années 90 avec la Twingo. Une star populaire dont l’inventivité a bouleversé le segment des mini-citadines lorsqu’elle a débarqué sans prévenir il y a plus de trois décennies après avoir créé une véritable émeute au mondial de Paris 1992. Mignonne, sympathique, pratique, simple et dotée d’une habitabilité record pour ses 3,43m : la Twingo première du nom a remporté un immense succès populaire avec 2,6 millions d’exemplaires en vingt ans de carrière. On comprend que Renault ait eu envie de la faire revivre.
Après une première étude de salon, le constructeur vient de dévoiler un deuxième prototype qui à quelques détails esthétiques près, reprend l’essentiel de la version de série qui sera commercialisée l’an prochain. Plus encore que pour les R5 et R4, les stylistes se sont inspirés de la Twingo 1. La même bouille expressive avec ses optiques à LED rondes et son grand pare-brise dans le prolongement du court capot, ses feux arrière en relief à l’unisson et sa silhouette nette et sans fioritures font explicitement référence à son aînée du siècle dernier.
Cette nouvelle évolution permet de découvrir l’aménagement intérieur de la future Twingo. Au-delà de quelques clins d’oeil, pas de néo-rétro au menu mais une présentation d’ensemble moderne et pratique avec une planche de bord semblant suspendue, associant un écran de 7 pouces derrière le volant et un second en position centrale de 10,1 pouces, regroupant les fonctions d’info divertissement. L’ensemble apparait net, bien dessiné, privilégiant la fonctionnalité et les aspects pratiques avec plusieurs espaces de rangement optimisant l’espace intérieur. Des rappels de la teinte de la carrosserie font référence à la Twingo originelle tout comme la sellerie colorée. L’immense toit vitré apportant de la luminosité à l’habitacle sera-t-il conservé sur la version de série ? On l’espère.
Moins de 20 000€
Autres éléments pratiques : la banquette arrière coulissante et rabattable par moitié et les portes arrière. Elles faisaient défaut à la première Twingo. Un gros « oubli », réparé de belle façon avec les poignées d’ouverture cachées dans les montants qui préservent le profil épuré de la future citadine 100% électrique de Renault et facilite l’accès aux places arrière.
Le choix d’une motorisation exclusivement électrique se justifie sans réserve majeure pour un modèle appelé à circuler essentiellement en agglomération. Renault dispose de plusieurs blocs avec différentes puissances de batterie dans sa banque d’organes électriques. Pas encore de précisions sur les choix qui seront faits. Mais ils tiendront compte d’une part de la vocation prioritaire de la future Twingo qui n’a pas un besoin impérieux de disposer de l’autonomie d’une routière et d’autre part du tarif de base auquel elle sera proposée. Les deux éléments sont évidemment liés. Le constructeur a d’ores et déjà annoncé sa volonté de fixer le premier prix de la Twingo E-tech sous la barre des 20 000€ avant les éventuelles aides fiscales. Ce seuil plancher, attractif pour un modèle assemblé en Europe, devrait lui assurer un accueil commercial favorable dans un contexte incertain pour les voitures 100% électriques, marqué par un fort ralentissement de leur progression sur de nombreux marchés. À charge pour la petite Renault de faire sa place. Son indéniable charme et ses qualités pratiques ne seront pas de trop pour y parvenir.
À quelque chose malheur est bon ! Absentes du marché américain, déserté depuis de nombreuses années faute d’y avoir été solidement implantées, les marques françaises ne devraient pas subir directement les délirantes augmentations des taxes à l’importation décidées à l’emporte-pièce par Donald Trump. Ces droits de douane ont été fixés à 25% supplémentaires mais ils sont susceptibles de varier d’un jour à l’autre en fonction de l’humeur du moment. La situation sera différente pour une partie des constructeurs faisant partie de Stellantis, le méga Groupe franco- germano-italo-américain aux multiples ramifications.
La potion devrait se révéler beaucoup plus amère pour le reste de l’industrie automobile de l’Union européenne qui exporte aux Etats-Unis environ 800 000 voitures par an, un marché qui concentre 21,5% du total des véhicules du continent vendus à l’étranger. Il faut y ajouter plus de 100 000 voitures produites au Royaume Uni.

Sur ce total, les grandes familiales du segment D en représentent 42% en volume et les haut de gamme de prestige du segment E, très appréciés des clients américains, 28%. Enfin, la catégorie des berlines compactes totalise 20% des exportations européennes aux Etats-Unis.
Les premiers touchés sont les constructeurs germaniques qui concentrent près de 80% des voitures expédiées aux Etats-Unis. À commencer par le Groupe Volkswagen dont les différentes marques (en particulier Audi et Porsche) représentent 26% des 800 000 véhicules importés, Mercedes suit de près avec 24% et BMW 19%. Volvo (13%) et Jaguar-Land Rover (12%) seront également impactés à des degrés moindres.
Selon des études prospectives, ce surplus de taxe de 25% pourrait entrainer une chute des ventes de l’ordre 200 000 voitures européennes par an sur le marché des Etats-Unis. Mais la versatilité du président américain prend impossible toutes projections à moyen terme. Wait and see.