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Réparations auto : coup de chaud sur les factures

Economie. Coût de la main d’œuvre, prix des pièces détachées : les factures augmentent. Confirmation avec une enquête basée sur plusieurs millions de devis établis au premier trimestre.

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Réparations auto : coup de chaud sur les factures
Les prix des réparations varient selon les régions. Mais l’écart s’est réduit depuis plusieurs années (Crédit : idGarages.com)

L’automobile n’échappe pas à la hausse des prix constatée dans presque tous les secteurs. Pourquoi en serait-il autrement ? Cela touche d’abord les tarifs de ventes des voitures neuves qui ont augmenté au cours des derniers mois avec de fortes disparités selon les marques. La crise des composants électroniques qui perdure et freine la production de voitures neuves a également joué un rôle sur les prix : tout ce qui est rare est cher. Et comme les coûts des matières premières et des transports se sont envolés, la facture s’est alourdie pour les clients, priés de s’adapter et de patienter. Ou de faire durer leur voiture. Un choix qui peut les amener à fréquenter avec davantage d’assiduité les ateliers d’entretien et de réparation. Avec un parc roulant dont la moyenne dépasse les onze ans en moyenne avec les kilomètres qui vont avec, les interventions logiquement plus fréquentes. Et du coté des garages, c’est également la soupe à la grimace au moment de consulter les devis ou de payer les factures.

C’est le constat effectué par IdGarages, le spécialiste de la comparaison des devis automobiles, à l’issue de la 6e édition de son baromètre des prix de la réparation. Un état des tarifs qui se fonde sur plus de 30 millions de devis établis chaque année auprès de 4300 garages partenaires. De quoi disposer d’une base de données pertinente. Pour le seul premier trimestre 2022, IDGarages, le leader de son secteur, s’appuie sur trois millions de devis. Premier constat : le resserrement des écarts de tarifs entre les différentes régions de France et plus particulièrement entre la région parisienne et le reste du pays.

Pendant longtemps, il était préférable de faire réparer et entretenir sa voiture en province pour profiter d’un taux horaire beaucoup plus raisonnable. Au point que des automobilistes d’Ile de France privilégiaient cette solution pour passer par la case garage à l’occasion d’un séjour familial. Ce choix ne se justifie plus avec la même pertinence. Les différences qui pouvaient atteindre 25% se sont réduites pour se limiter à un pourcentage ne justifiant plus de se déplacer. Surtout au prix du litre de carburant !

L’effort des garagistes pour limiter les hausses

Le baromètre d’IDGarages montre que l’Ile de France est même moins chère que certaines régions. Mais avec des écarts significatifs entre les différents départements : pas moins de 6% entre les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis. Encore faut-il avoir envie de faire réparer sa voiture dans le 9-3 ! Désormais, la région où le prix moyen est le plus élevé est l’Auvergne-Rhône-Alpes : 2% au-dessus de l’ensemble du pays. à l’inverse, le Centre-Val de Loire se prévaut de tarifs plus bas de 3%.

Pour ce qui concerne les tarifs liés à des opérations de maintenance ou de remplacements de pièces, l’inflation pèse sur les prix des fournitures : plus de 16% pour l’huile au 2e trimestre, près de 9% pour les pièces de freinage ou encore plus de 12% pour les kits de distribution. IDGarages a mesuré une hausse moyenne de 10% depuis le début de l’année sur près de 300.000 éléments mécaniques. Avec des disparités selon les pièces concernées et les régions. Deux exemples. Une révision générale est facturée en moyenne 243€ dans les Hauts-de-France contre 285€ en Nouvelle-Aquitaine pour une moyenne nationale de 265€ (256€ en 2021). Un kit d’embrayage varie de 782€ dans les Pays de Loire contre 893€ dans la région voisine de Bretagne alors que le tarif moyen est de 822€ (763€ l’an dernier).

Pour contenir ces augmentations, le leader des comparaisons de devis, a constaté que les garages avaient joué sur plusieurs tableaux : majorations des remises faites aux clients (+5%), utilisation de pièces de distributeurs spécialisés (+22% pour les révisions et jusqu’à 56,5% pour le freinage), ajustement des forfaits, ce qui a permis de limiter les dérapages à 3,5%. Avec pour conséquence une contraction de leurs marges. Cet effort explique que les prestations basées sur la main d’œuvre soient restées à peu près stables. Une situation difficile à tenir dans la durée si l’inflation poursuit sur le même rythme.