Automobile

Mondial de l’Auto : la résistance française s’organise

Evénement. Boudé par la majorité des marques étrangères, le rendez-vous parisien qui s’est achevé le 23 octobre a mis en évidence la créativité électrique de Renault, Alpine, Dacia, Citroën et DS.

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Après un break de quatre ans, le Mondial de Paris a fait son retour Porte de Versailles, la semaine dernière. Cette édition limitée à six jours a été marquée par la désaffection de la quasi totalité des marques étrangères à l’exception notable de Jeep et d’une vague de constructeurs chinois inconnus qui devraient déferler en Europe à une date inconnue avec la crainte d’effets cataclysmiques pour l’industrie automobile du Vieux continent.

Si Peugeot a décliné le rendez-vous parisien, Citroën et DS, les deux autres branches françaises de la galaxie Stellantis et le groupe Renault avec la marque éponyme, Alpine et Dacia ont exprimé leur vision du futur sur roues à travers des concepts, presque tous électriques, supposés nous donner une idée des voitures de demain ou, plus sûrement, après-demain.

Renault a entrepris de revisiter deux de ses modèles les plus emblématiques, la R4 et la R5. En attendant les versions de série, le Mondial a permis de découvrir un duo de concepts inspiré par ces deux vedettes populaires des années 60/70. C’est le cas avec la 5 Turbo 3E, un « show car » extraverti réinterprétant les fameuses R5 Turbo et Turbo 2. Une sorte d’hommage exacerbé pour un modèle unique dont le moteur 100% électrique de 280kW n’a évidemment pas de turbo. Pour la définir, Renault parle « d’une oeuvre d’art aux formes exagérées inspirée par l’univers des jeux vidéo ». Autre genre avec la 4Ever Trophy, un concept supposé célébrer à la fois les 60 ans de la Renault 4 et les 25 ans du 4L Trophy. On est invité par le constructeur à y deviner les formes du futur SUV électrique du segment B de la marque, celui du Captur actuel, qui sera assemblé au sein du pole ElectriCity dans les sites nordistes de la marque. Au-delà des outrances propres à toutes les études de salon, telles que la garde au sol et les roues démesurées, on peut y discerner la silhouette de la R4 du XXIe avec sa face avant verticale, son capot plat ou sa troisième vitre latérale.

Dacia Manifesto : grand air et connectivité

Le concept Manifesto nourrit l’ambition d’exprimer les valeurs mises en avant par Dacia : « une automobile essentielle, cool, robuste, abordable et écologiquement performante ». Vaste programme qui prend la forme d’un buggy électrique minimaliste de 3,60m, arborant le nouveau vert identitaire de la marque et faisant la part belle aux matériaux recyclés. Avec un double objectif : répondre aux envies de nature de la clientèle tout en restant connecté.

Chez Alpine, l’Alpenglow, sous une apparence de prototype de course d’endurance, discipline où la marque brille depuis plusieurs saisons, suggère de façon spectaculaire le style des futurs voitures de la marque normande qui annonce une compacte, un SUV et la remplaçante de l’A110 actuelle. Bien malin celui qui sera capable d’en deviner davantage. Surprise, l’Alpenglow est motorisée par un moteur thermique à hydrogène. Inspiration course encore avec le très réussi concept DS E-Tense Performance, un coupé racé à la coque en carbone de 4,70 m dont les 815 ch électriques ont été greffés sur le châssis de la monoplace de Formule E de la marque. Son design inspirera celui des futures DS promet le constructeur : on ne demande qu’à voir !

La Citroën Oli, déjà aperçue dans les publicités du Double Chevron, se présente sous la forme d’un crossover de 4,20m au design fort, presque brutal, répondant à un cahier des charges exigeant, mis en avant par le constructeur : « fournir une solution de mobilité électrique simple, accessible et intelligente afin d’améliorer la vie quotidienne des gens avec l’impact le plus faible possible sur notre environnement. » Au menu : finition minimaliste, matériaux recyclés pour un poids contenu de 1000kg, pneus durables, autonomie de 400 km grâce à une vitesse limitée à 110 km/h et un temps de recharge en 23 minutes. L’essentiel, rien que l’essentiel.