Marché auto : toujours en rade
Marché. Plus de 20% de recul par rapport au premier semestre 2019, dernière période de référence, le marché national est toujours à la peine. Sans embellie prévisible à court terme.
Les professionnels de l’automobile rêvaient de retrouver à la fin de l’année un niveau d’immatriculations voisins des deux millions. Cela restera un rêve. À l’issue du premier semestre, les ventes n’ont atteint que 922 594 voitures particulières. En 1979, dernière année de référence, le premier semestre s’était achevé avec plus de 1 166000 voitures écoulées.
On en est loin et la chute dépasse les 20 %. On pourra trouver des (petits) motifs d’espoirs en se rappelant que par rapport à la même période de 2020, les voitures particulières ont fait presque 30 % de mieux. À la situation générale difficile se sont ajoutées les difficultés d’approvisionnement en composants électroniques qui ont perturbé la production et entraîné des retards.
Le méga groupe Stellantis et le groupe Renault dominent largement le marché national. En additionnant les voitures particulières et les utilitaires légers qui pèsent lourd en France, Stellantis affiche un taux de pénétration de 36,5 % pour 425 765 immatriculations contre 24,7 % et 287 592 voitures pour son concurrent historique. Toutes les marques sont en progression par rapport à l’année 2020, certaines se situent plus ou moins dans la moyenne globale à l’image de Peugeot (+31 %) ou Citroën (+30 %) alors que d’autres restent en retrait, c’est le cas d’Opel (+15,2 %), DS (+14,8 %) ou pire encore, Renault (+11,2 %).
Une réalité qui recouvre de multiples situations mais le constat est implacable. La marque qui tire le mieux son épingle du jeu est Dacia avec un bond de 54,7 % et près de 63 000 voitures vendues. Confirmation avec les chiffres du dernier mois du semestre. Surprise, en juin, ce n’est ni une Renault ni une Peugeot qui a pointé le bout de son capot en tête des immatriculations en France mais la Dacia Sandero. Avec près de 10 000 unités, elle devance l’habituel duo qui domine depuis des années, les Clio et 208, les reines du segment B. Il faudra sans doute s’y habituer.
Sur les six premiers mois de l’année, on retrouve les duettistes de Peugeot et de Renault. Dans cet ordre puisque la deuxième génération 208 confirme sa prise de pouvoir au détriment de la Clio V. Une autre nouveauté. La différence n’est pas abyssale : un millier de voitures de différence : 48 515 contre 47 458. À elles deux, elles trustent 10,4 % du marché hexagonal. Ce n’est pas négligeable.
La Yaris entre dans le top 10
La récente Peugeot 2008 monte sur la troisième marche de ce podium semestriel en réussissant un joli résultat : 40 604 immatriculations et 4,4 % de part de marché. C’est aussi le premier SUV vendu en France en 2021. Il est talonné par la Dacia Sanrero (39 115) qui monte en puissance et pourrait s’inviter durablement sur le podium dans les mois à venir.
La Sandero est le quatrième et dernier modèle à dépasser les 4 % de part de marché au premier semestre. Suivent à distance les Citroën C3, la dernière du trio des « petites voitures françaises » tout juste restylée, et le Renault Captur dont la deuxième génération obtient un joli succès (32 281) mais à l’ombre de son concurrent national : plus de 8 000 unités de différence. Au total, six modèles du segment B occupent les six premières places, confirmant une fois de plus que la France est le pays des petites voitures.
Signe des temps et confirmation d’une tendance lourde, la première compacte est un SUV. Il s’agit de la Peugeot 3008, récemment rajeunie avec éclat. 7e des ventes avec plus de 31 000 ventes, elle ne connaît aucune concurrence à l’échelon national. Avec la 2008, elles totalisent près de 8 % de part de marché. Si on y ajoute la 5008 (13 395), moins diffusée mais deuxième SUV le plus vendu en France et 17e quand même, le trio de SUV Peugeot obtient 9,3 % de part de marché.
Autre nouveauté, une voiture importée fait son retour dans le top 10. Ce n’est cependant pas une réelle surprise puisque c’est la nouvelle Toyota Yaris qui prend place au 8e rang avec 20 000 immatriculations et 2,2 % de PDM : la voiture de l’année 2021 a réussi son entrée. Les Renault Twingo et Mégane complètent le top 10.
Depuis ses débuts, la Renault Zoe régnait sans partage ou presque sur le marché spécifique des 100 % électriques. Elle a été devancée au premier semestre par la Tesla 3. Un véritable événement quand on sait que leurs tarifs sont sans commune mesure. La californienne prend place au 18e rang avec 13 084 voitures alors que la française clôt le Top 20 avec 10 797 immatriculations.