Automobile

Des voitures plus vieilles mais mieux entretenues

Parc. Les résultats des opérations de contrôle technique effectuées en 2022 confirment l’augmentation de l’âge moyen du parc automobile et le meilleur état des véhicules examinés.

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Photo d'un contrôle technique
18,4 millions de voitures particulières sont passées au contrôle technique l’an dernier. Ici chez Dekkra, le n°1 européen du secteur. (Crédit : DR)

Le parc automobile français ne cesse de vieillir, on le sait. Plus de onze ans en moyenne avec un âge qui progresse de près d’un trimestre chaque année. Les raisons en sont multiples, des budgets qui ne suivent pas, loin s’en faut, la hausse des prix des voitures, à l’auto bashing permanent en passant par les incertitudes liées à la transition énergétique qui plonge les acheteurs potentiels dans l’expectative.

De quoi encourager les automobilistes à faire durer celle qui partage leur quotidien sur roues. Et se plier tous les deux ans au contrôle technique.

L’an dernier, les centres spécialisés ont vu passer plus de 25,5 millions de véhicules dont près de 18,4 millions de voitures particulières. Des chiffres en légère hausse par rapport à l’année précédente. Age moyen des postulantes :12,4 ans pour les VP, 13,3 ans pour les utilitaires légers et 46,5 ans pour les modèles de collection qui, eux aussi, prennent de la bouteille.

Confirmation de ce vieillissement généralisé : les plus de 10 ans ont représenté 59% des contrôles contre seulement 49% en 2013.

Par type d’énergie, les voitures roulant au sans plomb ont 13 ans en moyenne et celle utilisant le gazole atteignent 12,3 ans, cinq mois de plus que l’année précédente. Ces vieux diesel ne bénéficient pas des technologies les plus récentes et sont ceux qui émettent le plus de particules fines, les plus nocives pour la santé. Et cela pour de nombreuses années encore.

Nouveauté : l’arrivée dans les centres de contrôle des hybrides (près de 200.000) en augmentation de 32%, des versions GPL (près de 80.000), des 100% électriques (70.600) et des moteurs utilisant du E85 (38.000). C’est peu dans l’absolu mais la tendance de fond est là.

Vieux mais en bonne santé

Les français qui font durer leur voiture ne les négligent pas pour autant. Bien au contraire. C’est une bonne nouvelle pour la sécurité. En 2022, le taux de contre-visite lié à la constatation de défaillances s’est limité à 19% contre 19,4% un an plus tôt. C’est d’autant plus positif que le nombre de points de contrôle est désormais étendu et détecte des défauts supplémentaires.

Autre élément indiquant le bon niveau de santé global des véhicules présentées, seulement 0,7% des VP et 1% des VUL sont recalés pour une ou plusieurs « défaillances critiques », portant sur 159 points imposant un retrait de circulation dans les 24h avec obligation de réparation immédiate.

D’un exercice à l’autre, ce sont les mêmes défauts qui sont constatés avec dans l’ordre des pneus hors d’usage, abimés ou usés jusqu’à la corde, l’expression étant à prendre au sens littéral. Viennent ensuite, un frein de stationnement dont l’efficacité est inférieure à 50% et des feux stop ne fonctionnant pas.

Les « défaillances majeures » (359 points de contrôle) nécessitant elles aussi une réparation et une contre-visite dans les deux mois sont en légère baisse : 21,21% en 2020, 19,90% en 2021 et 19,44% l’an passé. En tête, un grand classique, des phares éclairant trop haut ou trop bas en position feux de croisement.

Ils concentrent plus de 4,5% des causes de rejet, un ou plusieurs pneus endommagés ou inadaptés (3,15%) et une opacité instable ou hors limite (2,85%) pour les diesel, c’est à dire des émissions à l’échappement dépassant les normes.

Combien de voitures et d’utilitaires légers ignorent le contrôle technique ? Aucune statistique précise sur le sujet. Le chiffre de 500.000 est mis en avant. Ce serait pourtant assez simple de connaitre exactement ceux qui s’affranchissent de cette obligation en comparant les fichiers des cartes grises et ceux remontant des centres de contrôle.

Voir de convoquer les récalcitrants et de les verbaliser. Dans ce domaine également, l’Etat étale son impuissance abyssale. Et pourtant, les représentants de l’Etat ne cessent parler de sécurité routière et de réduction de la pollution automobile. Rouler avec des pneus lisses, lâcher des nuages de fumée noire à la moindre accélération représente un danger sérieux ou des nuisances. Il faut croire que ce n’est pas aussi important que ça.