Contrôle technique : même pas mal
Nouveauté. Plus de 19 millions de voitures ont été passées au contrôle technique en 2024 dont près de 5 millions âgées de plus de 15 ans. Avec des résultats globalement rassurants.

Que celui qui n’a jamais tendu le dos en attendant les résultats du contrôle technique de sa voiture lève la main ! On abandonne son véhicule pour une demi-heure d’inspection et on attend le verdict avec une appréhension plus ou moins importante, selon l’âge de son véhicule ou sa marque. D’autant plus que les points contrôlés ne cessent d’augmenter au fil du temps. On en est désormais à 152 éléments passés au crible par les quelque 6800 centres français.
L’âge moyen du parc automobile national ne cessant d’augmenter pour bientôt atteindre 13 ans, les risques de défaillances, petites ou plus importantes, sont potentiellement plus élevés. Dans les faits, les résultats sont globalement rassurants. Dans leur majorité, les automobilistes français entretiennent correctement leur voiture. On objectera que ceux qui conduisent des épaves – c’est devenu rare mais on en croise quand même – ne perdent pas leur temps à passer leur poubelle roulante au contrôle technique. Ce sont souvent les mêmes qui ne jugent pas indispensable de souscrire une assurance...
Seulement 0,69% des voitures inspectées, un niveau stable d’une année sur l’autre, souffrent de défaillances critiques affectant la sécurité et entraînant une immobilisation immédiate : pneus usés à la corde, non fonctionnement des feux stop... Cela représente seulement 25 000 voitures. 19% souffrent de défaillances majeures devant faire l’objet d’une contre-visite dans un délai de deux mois. Il s’agit souvent de problèmes liés aux rejets d’émission dépassant les seuils autorisés. Fâcheux certes mais pas directement dangereux pour la sécurité.
Pour les modèles de moins de dix ans contrôlés en 2024 (7,25 millions de véhicules), toutes les marques ne sont pas égales. Si les écarts sont significatifs, ils ne sont cependant pas abyssaux avec un taux de contre-visite variant de 6,2% à 10,8%. Quasiment deux fois moins que la moyenne globale, tirée vers le bas par les voitures les plus vieilles. Constat général, la plupart des marques japonaises et germaniques s’en sortent avec les honneurs, Suzuki en tête devant Toyota, Mini et Honda. Ce quatuor affiche un taux de contre-visite inférieur à 7%. Le top 10 est complété par Audi, Mazda, BMW, Skoda, Volkswagen et DS. A l’autre extrémité, huit constructeurs dépassent les 10% de contre-visites. Le plus mauvais élève : Fiat (10,8%) classé bon dernier. Les disparités tiennent également au vieillissement plus ou moins rapides de certains modèles – entre quatre ans et dix ans, c’est long ! – au sérieux et aux moyens financiers de leurs propriétaires qui les entretiennent plus ou moins bien.
L’entretien régulier fait la différence
Ce constat prend tout son sens lorsque l’on se penche sur les résultats des véhicules de plus de 15 ans : une catégorie disparate où se côtoient des voitures parfois d’un âge très avancé, des autos de tous les jours plus ou moins bien traitées, des youngtimers soignés, voire des modèles nettement plus anciens, plutôt choyés. Sur les 4,9 millions soumis au contrôle technique l’an dernier, trois sur dix ont été recalés. Principal grief : des émissions polluantes dégradées au fil du temps et des kilomètres sans que leur propriétaire en soit conscient ou s’en soucie.
Chez les plus de 15 ans, le Toyota Land Cruiser décroche la palme de la qualité avec moins de 17% de contre-visites. Ce dur au mal, apprécié pour sa solidité, n’usurpe pas sa réputation. Il devance l’immortelle 2CV Citroën dont on peut supposer qu’elle fait l’objet d’attentions particulières de ses propriétaires et jouit d’une simplicité permettant de la maintenir facilement dans un état correct. Ce podium est complété par la première génération Twingo avec un taux de contre-visites de 22,1%. Elle se paie le luxe de devancer d’un rien la Yaris du début des années 2000, une référence en matière de durabilité. Viennent ensuite deux concurrentes premium du début du XXIe siècle : les BMW Série 5 et Audi A4. Le bonnet d’âne revient à l’Alfa 147 qui dépasse le taux de 40,6% de contre-visite. Elle devance la Dacia Logan, première du nom (36,4%) voiture populaire du début des années 2000 dont la carrière n’a pas toujours été un long fleuve tranquille.
Ces chiffres sont à relativiser. Ils dépendent non seulement de la qualité intrinsèque des modèles contrôlés mais aussi et surtout de la façon dont ils ont été respectés au quotidien et entretenus au fil du temps par leurs propriétaires successifs. Au bout de quinze ans, cela fait une énorme différence. À bon entendeur...