Automobile

Appelez-la Junior

Modèle. Le troisième SUV de la gamme Alfa Romeo ambitionne de concentrer dans un format contenu, seulement 4,17m, tout l’esprit du constructeur en mode électrique ou hybride.

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  • Photo de l'Alfa Romeo Junior
    Sur une base commune à plusieurs étoiles de la galaxie Stellantis, l’Alfa Romeo Junior en propose une interprétation personnelle. (Crédit : DR)
  • Photo de l'intérieure du SUV Junior
    Tradition et modernité dans la présentation intérieure du SUV Junior. (Crédit : DR)

Baptiser Milano une voiture assemblée en Pologne était pour le moins abusif. Une sorte d’usurpation d’identité d’autant plus mal venue que l’Etat et le monde économique transalpin ont fait « du made in Italy » un argument majeur pour promouvoir les produits conçus et fabriqués dans la Péninsule. L’ignorer quand on a l’ambition d’incarner le savoir-faire automobile local est davantage qu’une bourde. Le gouvernement de Giorgia Meloni s’est insurgé, a fait valoir une loi qui prohibe ce genre de tour de passe-passe et le constructeur a été contraint de trouver un autre nom pour la Milano, devenue Junior, une appellation déjà utilisée par Alfa dans le passé.

Junior, donc ! Désormais, la gamme Alfa Romeo, tirée par la Tonale qui concentre plus de la moitié des 3 900 ventes 2023 de la marque en France, compte trois SUV pour quatre familles de modèles, la Giulia, berline de qualité à la diffusion confidentielle en France faisant exception. A la Junior de contribuer au renouveau du constructeur dans le segment B des petites voitures à la suite des MiTo et Giulietta. C’est la catégorie la plus importante en volume sur de nombreux marché, d’où son importance stratégique.

Pour la résumer, Joël Verany, le directeur de la marque en France ne fait pas dans la litote : « Alfa Romeo Junior réinvente la sportivité et apporte une émotion unique pour son retour dans le segment des compactes. Les Alfistes vont retrouver l’ADN de la marque sur le style et le plaisir de conduite. » À propos d’ADN, la réalité impose de préciser que celui de la Junior est à rechercher en priorité au sein de la grande famille Stellantis où on a le sens du partage poussé à l’extrême. Une Junior, une C3 Aircross ou une Opel Frontera, pour n’évoquer que les trois dernières nées du groupe, font partie technique commune, à commencer par la plate-forme CMP utilisée également par la Peugeot 2008. Reste le design et de multiples spécificités pour se distinguer et exprimer au mieux l’identité propre à chaque constructeur.

La première Alfa 100% électrique

De ce coté-là, l’Alfa Junior se débrouille plutôt bien. Les stylistes ont réussi à intégrer les codes de la marque de Milan à une silhouette rablée de SUV de seulement 4,17 m. À commencer par l’indispensable calandre en forme de coeur, le « scudetto » traitée de deux façons selon les finitions : version moderne avec le « Biscione » (le serpent figurant les armes de Milan) découpé, version rétro avec le sigle Alfa Romeo dans sa calligraphie classique apposé sur une grille à l’ancienne. Une façon d’afficher son modernisme et de rendre hommage à la riche histoire Alfa. Autre référence : les jantes alvéolées typiquement Alfa de certaines versions ou la poupe tronquée qui reprend une autre appellation chère à la marque « coda tronca »...

À bord, même constat. Que serait une Alfa Romeo sans son « cannocchiale », le fameux double combiné circulaire qui abrite au fond de sa visière jumelée l’instrumentation de bord, en version 100% numérique ? Autant de signes distinctifs qui devraient séduire les amateurs de la marque. Pour le reste, selon le niveau des cinq finitions proposées, les habillages et les équipements de confort et d’agrément varient mais dans tous les cas la présentation est flatteuse et la dotation de série généreuse.

Quand on pense Alfa Romeo, on a, à l’esprit, des voitures de caractère, disposant de motorisations vivantes, agréables à solliciter au quotidien. Ce devrait être le cas de celle équipant la toute première Alfa 100% électrique du constructeur développant l’équivalent de 240 ch avec un couple de 345 Nm, se prévalant d’un 0 à 100 km/h en six secondes et d’une autonomie conventionnelle jusqu’à 410 km Cette exécution « veloce », une autre appellation puisée dans le passé du constructeur, dispose d’un châssis abaissé de 25 mm, d’étriers de frein avant Brembo, d’un différentiel à glissement limité, de barre-anti-roulis renforcées, d’une direction recalibrée, de roues de 20 pouces ou encore d’un kit de carrosserie spécifique. Le grand jeu ! Un autre bloc électrique de 156 ch et une version 1,2 l hybride 48 v de 136 ch sont également proposés. Ils concentreront sans doute l’essentiel des ventes.

Bonne surprise, les tarifs de la Junior débutent à 29 500€ alors qu’une version de lancement « Speciale », bien équipée est proposée à partir de 250 € par mois en LOA. Les commandes sont ouvertes.