Automobile

50% d’accidents en plus pour les voitures électriques

Électrique. Une étude menée par l’assureur Axa Suisse met en évidence le nombre élevé de sinistres provoqués par des conducteurs de voitures électriques. En cause : la difficulté à les maitriser.

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50% d'accidents en plus pour les voitures électriques
Les fortes accélérations et le poids élevé des voitures imposent à leurs conducteurs d’adapter leur comportement. (Crédit : DR)

Tous ceux qui ont déjà pris le volant d’une voiture 100% électrique l’ont constaté : même les modèles les plus modestes sont dotés d’accélérations dignes d’une sportive. Avec un effet « on-off » qui peut surprendre de prime abord. Autre impression première : un frein moteur puissant permettant de ralentir énergiquement sans avoir besoin de toucher à la pédale de frein. Cela va de pair avec une inertie, liée au poids conséquent de tous les modèles électriques, lestés de plusieurs centaines de kilos de batteries. Autant de différences avec des véhicules thermiques classiques demandant à ceux et celles qui les conduisent d’adapter leur comportement. Faute de quoi, le risque est au détour du premier virage. La branche helvétique de l’assureur Axa le confirme à l’issue d’une étude portant sur 1 285 de ses clients.

Titre de cette enquête : « Accidents de voitures électriques : nouveaux risques pour la sécurité routière ? » Les statistiques de sinistres des clients d’Axa Suisse apportent une réponse sans équivoque à cette question : « Les conducteurs et les conductrices de voitures électriques causent 50% de collisions en plus, occasionnant des dommages à leur propre véhicule, que les propriétaires de modèles traditionnels à combustion. Avec des voitures électriques puissantes, les dommages propres liés à des collisions sont même plus que doublés par rapport aux véhicules à combustion standard. »

« Plus le véhicule est puissant, plus les conducteurs et les conductrices endommagent leur propre véhicule ou celui de tiers. »

Avec un facteur aggravant pour les voitures les plus puissantes mis en avant par Michael Pfäffli, responsable recherche accidentologie et prévention chez l’assureur suisse : « Plus le véhicule est puissant, plus les conducteurs et les conductrices endommagent leur propre véhicule ou celui de tiers. Concrètement, les modèles puissants causent 30% de dommages supplémentaires à des tiers. » Selon Axa, c’est lors des phases d’accélérations que se concentrent les risques : « La majorité des voitures électriques, notamment les modèles puissants, offre un couple très élevé. Il suffit d’effleurer l’accélérateur pour s’en rendre compte. Cela peut se traduire par une accélération involontaire par à-coups, incontrôlable. »

Pas de risque supplémentaire d’incendie en cas d’accident

Axa met en évidence le rôle des batteries dans ces accidents. Essentiellement en raison du surpoids qu’elles génèrent et de leur implantation le plus souvent dans le plancher entre les deux essieux. Exemple mis en évidence par l’assureur : une différence de 400 kg entre une Golf thermique et son équivalent électrique. Un quart de masse supplémentaire. Cela induit une forte inertie et des difficultés accrues en cas de situation mal engagée. D’autant plus que la tenue de route spécifique liée à un centre de gravité abaissé permet des passages en courbes rapides. Un avantage tant qu’on reste dans certaines limites mais un désagrément fâcheux quand on les franchit involontairement.

Par ailleurs, Axa a réalisé des crash-test avec une Tesla, mettant en évidence la vulnérabilité des bas de caisse lors des chocs, même bénins, puisque heurter un terre-plein suffit à causer des dommages sérieux. C’est d’autant plus préoccupant que c’est là que se situent les batteries. Avec un risque d’incendie potentiel. Dommage qu’Axa ait cru indispensable d’étayer sa démonstration en provoquant artificiellement un incendie avec une mise à feu à distance. Cela a créé une polémique superflue qui a contraint l’assureur à rétropédaler et présenter ses excuses pour ce bidonnage d’autant plus inutile qu’Axa met en avant le contraire : « Les statistiques d’Axa révèlent que les véhicules électriques ne prennent pas feu plus souvent que les voitures à combustion. »

Mais car il y a un mais, souligné par Michaël Pfäffli : « Quand ils prennent feu, compte tenu du phénomène d’emballement thermique, autrement dit de la combustion des cellules de la batterie, la situation devient critique. » Conclusion : en elle-même, une voiture électrique n’est pas plus dangereuse que son équivalent thermique. C’est à ceux qui les conduisent de s’adapter à leurs différences de comportement. D’autant plus que 60% d’entre eux sont conscients que les risques d’accidents sont plus importants avec une voiture électrique. Pour autant, pas question de remettre leur choix en question : 98% des clients de voitures électriques interrogés n’envisagent pas de retour dans le monde des modèles thermiques.