Collectivités

4M€ déjà investis en direction du canal des Ardennes

Investissement. À Dom-le-Mesnil, au début de l’itinéraire du canal des Ardennes (88 km jusqu’à Vieux-les-Asfeld via Semuy et la vallée de Montgon) Sophie-Charlotte Valentin, directrice territoriale Nord-Est de VNF, et Noël Bourgeois, président du conseil départemental, ont lancé la saison touristique 2024.

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Photo du canal des Ardennes
Ouvert à la navigation entre 1827 et 1836, le canal des Ardennes offre un potentiel réel de développement touristique. (Crédit : DR)

L’occasion était ainsi donnée au gestionnaire du domaine public fluvial de faire le point sur le travail mené sur le terrain depuis le 20 juillet 2022, date de signature du contrat de canal paraphé par la Région Grand Est, les départements des Ardennes et de l’Aisne et les collectivités territoriales traversées.

Des chiffres qui traduisent un renouveau

« Deux ans après cet acte politique, plus de 4 millions d’euros ont été investis sur les infrastructures au profit de la navigation afin d’entretenir, régénérer et moderniser les différents ouvrages et les adapter aux enjeux actuels », rappelle Sophie-Charlotte Valentin Directrice territoriale Nord Est chez Voies navigables de France (à gauche sur la photo ci-contre).

Photo de Sophie-Charlotte et Noël Bourgeois
(Crédit : DR)

Sur le plan économique, la directrice territoriale de VNF, s’est félicitée des chiffres encourageants enregistrés en 2023 avec 600 passages de bateaux à Pont-à-Bar et plus de 430 à Rilly-sur-Aisne.

« Depuis la réouverture du canal qui avait tout de même été fermé 35 mois, nos locations de bateaux de plaisance fonctionnent bien, le nombre de nuitées n’a jamais été aussi élevée et 60 bateaux sont restés en hivernage. Enfin, les réservations sont plutôt correctes pour la saison qui commence », confirme Bénédicte Tombois, la gérante d’Ardennes Nautisme (à droite sur la photo). La dirigeante de VNF a révélé qu’une expérimentation concluante a eu lieu en automne 2023 concernant le trafic fret.

« On a réussi à faire passer sur cet itinéraire et pour la première fois depuis 2017 deux péniches Freyssinet d’un potentiel de 60 000 tonnes de céréales venant de Berry au Bac (Aisne). Ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour le transport fluvial. Des contacts noués avec plusieurs affréteurs et des coopératives agricoles témoignent en tout cas d’un regain d’intérêts pour ce moyen de transport. Personnellement, j’y crois ! » Si 19 écluses ont déjà été traitées, 24 autres sont identifiées pour bénéficier d’ici la fin 2024 de chantiers de génie civile, de réfection ou de remplacement de portes afin de favoriser l’étanchéité des équipements. La mise à disposition de 8 kilomètres linéaires de chemin de halage pour permettre le déploiement de la voie verte vers le sud Ardennes complète ce plan.

Enfin, ces investissements significatifs s’intègrent dans un projet global financé à hauteur de 15,6 millions d’euros sur dix ans. 15,6 millions d’euros par le conseil régional (50 %) et VNF (20 %) alors que les 30 M% restant seront à la charge des partenaires locaux :

15 % du département et 15 % de cinq EPCI : Ardenne Métropole, la 2C2A, les Crêtes Préardennaises, le Pays Rethélois et les Portes du Luxembourg. « Nos équipes sont aussi mobilisées pour valoriser les 18 maisons éclusières et leurs terrains de 500 m², aujourd’hui inutilisées pour la navigation et désormais ciblées pour être destinées à un usage touristique (gîte), de loisirs ou culturel (point-service ou d’accueil) ». Cela s’est déjà fait à Attigny (2019) et Le Chesne (2021). Quatre autres cessions ont été proposées en 2023 par la Direction départementale des finances publiques à Vouziers, Rilly-sur-Aisne, Nanteuil-sur-Aisne et Seuil. Avec l’espoir que des porteurs de projets privés ou des collectivités territoriales s’approprieront ces éléments du patrimoine. Dans le cadre de la valorisation touristique, il est aussi envisagé d’engager une étude sur l’opportunité d’implanter des hébergements insolites le long de ce canal.

Bref, le slow tourisme a un bel avenir devant lui. D’ailleurs, la fréquentation du canal, trait d’union vers la Belgique et le bassin parisien, la Marne et la Bourgogne, revient à un niveau proche des années 2010-2015. « On ne peut que se réjouir de cette mixité d’usages et d’approches qui va donner envie de venir sur et au bord de l’eau, à ce point stratégique, où nous avons investi 13 millions d’euros pour la voie verte Sud Ardennes », conclut Noël Bourgeois.