Humeur

Un train à deux vitesses ?

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Benjamin Busson

Cet été la SNCF a passé commande de 15 TGV nouvelle génération au constructeur Alstom. Un contrat de près de 600 millions d’euros en forme de bonne nouvelle pour le constructeur ferroviaire comme pour les passagers du TGV qui pourront bénéficier d’un train plus moderne et surtout plus écolo. Selon la SNCF, il accueillera 20% de voyageurs en plus, sera modulable et surtout devrait consommer 20% d’énergie de moins que ses contemporains et émettre 37% d’émissions de CO2 de moins. Sur le papier, l’opération est belle, d’autant qu’elle a pour objectif de déployer le TGV dans de nombreux pays et proposer des destinations plus lointaines aux voyageurs, dans toute l’Europe.

Dans la pratique du quotidien, cela ne doit pas uniquement permettre à l’entreprise de communiquer sur un service haut de gamme à destination de quelques-uns quand la situation reste tendue dans les territoires. À l’image de la Région Grand Est qui a annoncé suspendre ses paiements du service TER au printemps 2022 pour protester contre les dysfonctionnements, les retards et les non-remplacements de trains. Dans un autre registre, les collectivités locales, Région et Département en tête ont été fortement incitées par RFF à mettre la main à la poche en juin - aux côtés de l’Etat - pour sauver deux lignes de fret ferroviaire marnaises.

Le transport ferroviaire doit plus que jamais faire l’objet d’une politique globale et cohérente pour inciter durablement à faire préférer, aux entreprises et aux particuliers, un train de qualité, ponctuel et fiable.