Humeur

Toujours plus hauts

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Nastasia Desanti

Le gouvernement vient d’annoncer une hausse des tarifs règlementés de l’électricité de 10% le 1er aout, revenant ainsi sur sa volonté de ne pas dépasser les 15% sur 2023 dans le cadre du prolongement du bouclier tarifaire.

Dès février 2023, une première hausse de 15% avait déjà été effectuée, après 4% en février 2022. Ainsi, en ajoutant la hausse du 1er août, depuis 2021, le tarif réglementé dont dépendent quelque 22 millions de clients aura augmenté… de 31% ! À l’heure de la transition énergétique et du changement de nombreux usages – dont en premier lieu celui du transport avec l’arrêt des véhicules thermiques à horizon 2035 – comment les Français, particuliers et entreprises, pourront-ils suivre le rythme de ces augmentations continues ?

Car bien que le gouvernement essaie d’éteindre les inquiétudes en précisant que sans le bouclier tarifaire, le prix de l’électricité aurait augmenté théoriquement de 74,5 % , ces hausses ne semblent pas prêtes de s’arrêter. En effet, les différentes aides pour plafonner les prix du gaz et de l’électricité auront coûté 24 Mds€ en 2022. Et pour 2023, le ministère de l’Économie prévoit encore une facture de 17 Mds€. Une addition top lourde à supporter.

Dans le même temps, la fin de l’ARENH (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique), mécanisme imposant à EDF de vendre à des fournisseurs alternatifs jusqu’à 100 TWh par an d’électricité nucléaire (soit environ 25% de la production en France) à un prix régulé de 42 €/MWh, se profile pour 2025. Cette décision pourrait laisser à EDF l’opportunité de renégocier ses tarifs de ventes aux fournisseurs concurrents mais aussi celle de se détacher de la mise en concurrence européenne alors que le Pays possède un parc nucléaire conséquent. Et ainsi pouvoir investir massivement dans son outil de production.