Humeur

Sous tension

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Nastasia Desanti

Selon les données de l’INSEE, le taux de chômage se situe à 7,4% au deuxième trimestre de cette année, soit 2,3 millions de personnes, de nombreux secteurs restant en tension, dont notamment l’hôtellerie-restauration ou le bâtiment qui manquerait sur les chantiers d’au moins 24 000 postes… Au total, tous secteurs confondus, ce sont 362 800 emplois vacants enregistrés au 2e trimestre 2022. Le futur projet de loi devant être débattu début 2023 prévoit, devant cette équation, la régularisation de travailleurs sans papiers, grâce à un titre de séjour « métiers en tension ». La France doit-elle alors faire appel à de la main d’œuvre étrangère ? Question brûlante que celle-ci, tant le sujet enflamme les esprits, l’opinion publique ayant sensiblement évoluée sur la question de l’immigration.

La mesure s’adresserait aux travailleurs sans papier déjà présents sur le territoire national et répondant à des critères très stricts, sachant qu’actuellement, un travailleur doit apporter la preuve d’une présence depuis au moins cinq ans sur le territoire français et d’une activité salariée d’au moins 12 mois. Et alors que les représentants des branches professionnelles en appellent à plus de formation ainsi qu’une meilleure valorisation de métiers, les ex-salariés partis vers d’autres horizons renvoient quant à eux la question de la rémunération et des conditions de travail. Alors la solution est-elle d’employer des salariés prêts à effectuer ces tâches à n’importe quel prix ? Quant aux enjeux économiques, doivent-ils supplanter les enjeux sociaux et politiques ? C’est toute cette problématique que devront aussi, trancher les députés en janvier prochain.