Humeur

Noir c’est noir

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Le 24 août dernier, alors que le prix de l’électricité venait tout juste de prendre 10%, le ministère de la transition énergétique a annoncé avoir autorisé deux centrales à charbon à continuer à fonctionner afin d’assurer une production d’électricité suffisante l’hiver prochain.

On s’aperçoit alors qu’un demi-siècle après le choc pétrolier de 1973, les solutions pour absorber les crises énergétiques ne sont pas légion. Si l’on ne peut pas reprocher au Gouvernement d’anticiper dès aujourd’hui la fourniture d’électricité de l’hiver prochain, on peut regretter qu’un an après le grand frisson de l’hiver 2022 et les craintes de « black-out », la production d’électricité en France ne semble pas davantage sécurisée.

Outre le fait que près de 40% de réacteurs nucléaires sont toujours à l’arrêt pour diverses raisons (corrosion, maintenance retardée par la crise sanitaire...), le recours au charbon pose toujours la question de notre indépendance énergétique.

Sans gaz russe, sans nucléaire et parce que les énergies renouvelables montrent leur limites dans leur régularité et la quantité qu’elles peuvent fournir, le recours aux centrales à charbon est un terrible aveu d’impuissance.

D’une part en raison de la provenance de ce charbon, intégralement importé, avec les coûts que l’on imagine. D’autre part, et c’est sans doute la question qui fâche le plus, à cause d’un bilan carbone effrayant, d’une émission de plus de 1000 tonnes de CO2 par kWh d’électricité produite (contre 6 tonnes pour une centrale nucléaire...) selon l’Ademe. Dans ces conditions, vivement la sortie des nouveaux réacteurs EPR...