Humeur

Le bâtiment dans le dur

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

L’histoire l’a prouvé, les crises de l’immobilier sont indéniablement les plus destructrices pour nos économies et nos sociétés modernes. La rapidité avec laquelle elles surviennent n’a d’égale que la violence de leurs conséquences et la durée de leur existence.

Avec l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat des Français conjuguées avec la hausse des taux bancaires et celle des matériaux, le marché du neuf est devenu en quelques mois seulement complètement atone. Les réservations d’appartements neufs et les ventes de maisons neuves enregistrent des baisses de l’ordre de -30% depuis le début de l’année.

L’ancien de son côté baisse moins vite mais amorce une décrue qui pourrait durer et les réglementation sur les « passoires thermiques » n’incitent pas à l’achat ou alors avec des prix à la baisse.

Si le gouvernement a annoncé des premières mesures, le moins que l’on puisse dire c’est qu’elles ont été fraîchement accueillies tant par les professionnels de l’immobilier que par les fédérations du bâtiment qui dénoncent des « mesurettes ».

Le rachat de 47 000 logements par la Caisse des Dépots et Action Logement aux promoteurs sera loin de suffire dans un pays qui nécessite un véritable plan Marshall du logement, avec des besoins à hauteur de 500 000 logements par an contre à peine 240 000 constructions effectuées en 2022… Quand, comme le dit Véronique Bédague, la patronne de Nexity, la fiscalité du logement rapporte 90,5 milliards d’euros, un soutien de l’Etat à hauteur de 38 milliards d’euros ne peut être satisfaisant.