Humeur

L’alibi vert

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Le long feuilleton des arbitrages budgétaires ne fait que commencer et les semaines qui viennent vont s’avérer cruciales pour déterminer à quelle sauce fiscale les Français seront mangés en 2024. Du côté de Bercy où il faut commencer à sérieusement trouver les ressources pour régler les factures des aides et revalorisations salariales décidées ces dernières années.

Et comme la tradition française n’est pas basée sur le courage des économies directes, reviennent sur le tapis la fin de certaines niches et la création de taxes nouvelles. Avec un alibi de taille pour faire passer la pilule : la fiscalité écologique. Comme si un impôt ou une taxe, limités au territoire hexagonal de surcroît, allait suffire à eux seuls sauver la planète...

Et parmi les cibles gouvernementales figure bien évidemment la voiture, désignée toujours plus souvent, comme le vilain petit canard de la lutte environnementale. L’augmentation du malus pour les véhicules neufs les plus lourds serait déjà dans les tuyaux. Pour rappel, les taxes sur le carburant ont rapporté à elles seules plus de 41 milliards d’euros à l’Etat en 2022.

On imagine forcément que ces sommes astronomiques issues d’activités polluantes auront été flêchées avec le plus grand sérieux vers des activités en faveur de l’environnement, pour le plus grand bonheur des automobilistes contributeurs...

Reste à savoir par quel autre miracle budgétaire ces rentrées fiscales seront compensées quand le succès (spontané bien entendu) des véhicules électriques entraînera une forte baisse de consommation de carburant et donc des taxes qui en découlent ?