Humeur

Grosse fatigue

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

La fin de l’année 2023 approche et la trêve des confiseurs est la bienvenue pour tout le monde. Dans une économie atone et marquée par les incertitudes, avec des secteurs d’activité en plein doute et une inflation qui peine à baisser, les congés vont permettre à chacun de souffler un peu. Même constat du côté des politiques, notamment les parlementaires, dont certains finissent l’année au bout du rouleau, après des mois d’une session parlementaire dont le final aura été marqué par l’épisode de la Loi immigration.

Une fin d’exercice marquée par les signes d’une grande fatigue généralisée : un texte rejeté avant même sa discussion par une coalition de l’ensemble des forces d’opposition (qui soit dit en passant ne voyaient aucune objection à voter ensemble à ce moment-là), passé aux forceps en Commission Mixte Paritaire puis voté à l’Assemblée avec les voix LR et du RN mais sans certains membres de la majorité présidentielle... Ubuesque ou presque... Une démission de ministre plus tard, l’Exécutif saisit le Conseil constitutionnel en rassurant son monde : le texte serait truffé de mesures contraires à la Constitution... dont acte... Et alors que le texte est encore loin d’être adopté, voici que pointent les premières exagérations d’un RN qui crie victoire sans avoir combattu et des habituels indignés qui appellent déjà à la désobéissance civile et aux annonces prématurées de non-respect de la loi. Bref, une cacophonie généralisée, fruit d’un empressement sans doute dû à une grosse fatigue de fin d’année que les congés de Noël vont permettre d’atténuer pour que chacun puisse se reposer et revenir début 2024 avec les idées claires.