Humeur

Février maudit

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Les Français l’ont déjà maintes fois démontré : ils font preuve d’une extraordinaire capacité de résilience. Mais attention à ne pas trop tirer sur la corde. Il y a un an, face aux menaces de coupure d’électricité, ils acceptaient de faire des efforts : les plus audacieux ont adopté la polaire conseillée par la Première ministre quand la majorité d’entre eux optaient pour la baisse du chauffage de leur logement. Un geste pour la Patrie en quelque sorte.

Résultat : un hiver sans heurts grâce à une citoyenneté hexagonale exemplaire. Il est donc évident que dans ce contexte, la hausse de 8,6% des tarifs normaux de l’électricité (9,8% pour les heures creuses / heures pleines) n’a pu que faire sauter de joie les ménages les plus consciencieux. Comble du bonheur, voici que le gaz va quant à lui augmenter de 5,5% à 10,4% en juillet prochain. La raison ? (tenez-vous bien) « C’est essentiellement lié au fait que la consommation baisse », a avancé la présidente de la Commission de régulation de l’énergie. Autrement dit, après avoir demandé aux Français de consommer moins - pour sauver la planète bien entendu - ils vont devoir payer le fait d’être de bons élèves (d’aucuns diront moutons...).

Quant à ceux qui ont opté en faveur du train pour leurs départs en vacances de février, là aussi pour améliorer leur bilan carbone, ils en sont également pour leurs frais grâce à une nouvelle grève « surprise » (quel bonheur) des cheminots sous couvert d’un droit si chèrement acquis par leurs prédécesseurs qu’il apparaît largement dévoyé aujourd’hui aux yeux des Français. Des exemples qui démontrent que si certaines « élites » sont déconnectées de la réalité, elles ne sont pas les seules. Certains syndicats aussi, preuve que la lutte des classes n’est pas toujours là où on l’imaginait.