Humeur

En toute franchise

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Chaque année ou presque, le bouclage du budget de l’Assurance Maladie relève du casse-tête pour les gouvernements qui se succèdent. L’exercice 2023 ne déroge pas à la règle et le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a ouvert la porte à une augmentation des franchises sur les boîtes de médicament et de la participation forfaitaire chez le médecin pour tenter de récupérer quelques centaines de millions d’euros.

Le doublement des franchises (50 centimes par boîte) et la participation forfaitaire pourraient ainsi rapporter jusqu’à 1,5 milliard d’euros à la Sécurité sociale, estime-t-on à Bercy. Il n’en faut évidemment pas plus pour émouvoir en actionnant la corde sensible de l’accès au soin et aux médicaments pour les plus démunis.

Mais il faut bien l’admettre, le principe de gratuité ou de quasi-gratuité a atteint ses limites et les pratiques qui en découlent ne peuvent plus être ignorées. Il ne s’agit pas de pointer du doigt tantôt le patient-consommateur ou le médecin qui prescrirait trop, c’est l’ensemble d’une chaîne à sensibiliser pour revenir à des pratiques plus raisonnables et vertueuses.

Argumenter qu’un patient, quelle que soit sa condition, serait freiné par le fait de dépenser 50 centimes pour des médicaments relève de la mauvaise foi. Peut-être est-on passé au cours des dernières décennies à côté d’une logique de bon sens qui passe par de l’éducation à la santé. Celle-ci a un coût pour la société au même titre que l’école ou les transports. Chaque citoyen y contribue par ses impôts et chaque patient lui permet de continuer à exister en ne se comportant pas comme un simple consommateur.