Humeur

Du mou dans le moteur

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

« C’est curieux ce besoin chez les marins de faire des phrases », avait écrit Audiard dans son scénario des Tontons flingueurs. Une réplique qu’il aurait pu adapter ainsi aux politiques : « C’est curieux ce besoin chez les politiques de créer des usines à gaz ».

Toujours en quête de la bonne idée qui va changer la vie de leurs concitoyens et pourquoi pas inscrire le nom de leur dispositif dans le marbre, de nombreux ministres se sont cassés les dents sur leurs propres dossiers. Rutilants et fleurant bon le progressisme dans les couloirs des cabinets ministériels, ils n’ont pourtant jamais réussi à convaincre. On peut toujours crier au populisme ou accuser les citoyens d’ignorance et d’incapacité à accepter la réforme pour se rassurer, le seul bon sens suffit pourtant à expliquer de tels échecs. Dernier exemple en date ? Les ZFE (Zones à faibles Emissions).

Sous couvert (louable) de réduire la pollution automobile dans les métropoles, le gouvernement s’est heurté à un obstacle de taille : le ras-le-bol des Français. Une fois de plus pourrait-on dire. Si l’idée en soi n’est pas saugrenue, la volonté d’imposer l’interdiction de certains véhicules polluants dans les agglomérations ne pouvait qu’impacter les citoyens les plus dépendants de la voiture et aussi ceux qui avaient le moins les moyens de changer leur véhicule. Une aubaine pour l’opposition qui n’avait même pas besoin d’argumenter pour rallier les automobilistes à sa cause. Le retour en arrière du gouvernement sur les ZFE servira-t-il de leçons aux prochains ministres en quête de la fausse bonne idée ? Les paris sont lancés.