Humeur

A la vitesse supérieure

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Benjamin Busson.

Dans la foulée d’une crise sanitaire aux cicatrices encore mal refermées et dans un contexte géopolitique bouleversé, la France fait face à un nouveau paradoxe. Un de plus serait-on tenté de dire. Cette fois, le constat est aussi simple qu’incompréhensible : Malgré les incertitudes qui pèsent sur leur activité, les entreprises françaises recrutent ! Bâtiment, restauration, industrie, commerce, services, agriculture... Et pourtant aucun secteur ni territoire n’est épargné par la pénurie de main d’œuvre. Selon les représentants du patronat, près d’un million d’offres seraient à pourvoir dont entre 300 000 et 400 000 immédiatement. A défaut de quoi, le ralentissement de l’économie nationale pourrait avoir des conséquences désastreuses sur la croissance du pays à court, moyen et long terme et sur ses finances publiques. Parallèlement à cela, le nombre de demandeurs d’emploi dans les métiers en tension reste largement supérieur aux offres proposées. à titre d’exemple, le vivier de l’hébergement-restauration compterait 218 000 chômeurs pour 83 000 offres d’emploi proposées dans ce secteur au premier semestre...

Au-delà de la formation, dont les effets se feront ressentir à moyen terme au minimum, la réforme de l’assurance-chômage reste le chemin le plus rapide pour répondre aux difficultés de recrutement dans les meilleurs délais et libérer la tension sur les entreprises et sur leurs salariés, obligés de compenser les baisses d’effectifs. Une réforme à engager au plus vite sous peine de disqualification de l’économie française.