Humeur

30 jours pour convaincre

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Avec la levée des barrages vendredi dernier et le retour au calme immédiat sur une très grande majorité des points de blocage, le gouvernement peut pousser un gros « ouf » de soulagement. Une expiration à 600 millions d’euros tout de même.

Ça fait certes cher le litre d’oxygène mais il s’agissait sans conteste du prix à payer pour éteindre un incendie qui, s’il avait duré ne serait-ce que quelques jours de plus, aurait rendu l’air du pays tout bonnement irrespirable. Mais les syndicats agricoles ont prévenu, la trêve n’est que temporaire et le gouvernement dispose d’un délai d’un mois (soit à l’issue du Salon de l’Agriculture) pour apporter des réponses concrètes et plus abouties à leurs revendications.

Tandis que les représentants des agriculteurs vont se réunir dans les préfectures pour rendre plus concrètes les annonces gouvernementales en matière de simplification administrative et de concurrence déloyale notamment, l’exécutif sait que ce qui se joue dépasse largement le cadre du monde agricole.

Car à la sortie du SIA le 4 mars, les syndicats seront prêts à remettre le couvert pour faire plier le gouvernement. Une étincelle des agriculteurs et c’est tout le pays qui pourrait s’embraser, chaque semaine approchant des JO Paris 2024 (début le
26 juillet) et la perspective d’un fiasco mettant un peu plus la pression sur les
équipes ministérielles. Un agenda serré sous la forme d’un baptême du feu en
temps réel les capacités d’innovation, de simplification et de réactivité du côté
du Premier Ministre qui saura donc très rapidement - et nous aussi par la même
occasion - de quelles marges de manoeuvre il dispose pour mener à bien sa mission de fin de quinquennat.