Humeur

20 ans et après ?

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Pour son vingtième anniversaire, l’ANRU aurait sans doute souhaité d’autres festivités. L’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine présidée par Catherine Vautrin a pourtant de quoi regarder son bilan avec fierté.

En deux décennies, l’Agence créée par Jean-Louis Borloo a contribué à redessiner le profil de nombreux quartiers. Si les choses ont toujours été dites avec pudeur, hors micro les spécialistes pointent du doigt l’urbanisme des années 60 et 70 qui a contribué à créer de véritables ghettos bétonnés en amassant des populations entières dans des barres surdimensionnées.

C’est donc un véritable bol d’air que les nombreuses démolitions ont apporté aux 700 quartiers et 5 millions d’habitants concernés, notre région disposant d’exemples de réussites. Certes, tout n’est pas parfait mais le rapport à charge établi par les députés de la Nupes la semaine dernière relève plus d’un coup politique que de propositions concrètes et responsables. Une manière de donner des leçons assez déconcertante quand on connait la difficulté des dossiers de rénovation urbaine avec leur lot de contraintes administratives, mais aussi de démolitions, de relogement des populations, de communication au sein des quartiers...

S’il est évidemment convenu que les 20 prochaines années de l’Agence devront encore imaginer les quartiers autrement (ce que l’organisme a déjà commencé à faire, soit dit en passant...), une certitude demeure à l’aune des événements survenus début juillet : le logement ne suffira pas à lui seul à faire évoluer les mentalités ni à compenser les déficits, oublis et abandons en tous genres qui subsistent dans ces quartiers.