Après avoir passé sa jeunesse à Nouzonville, sa scolarité dans la Vallée de la Meuse et avoir été collégien et lycéen à Saint-Rémi à Charleville- Mézières tout en goûtant à différents sports (football, judo, tennis de table), Yves Schneider, fils d’un ingénieur agronome et d’une pharmacienne, a réussi un bac scientifique. S’il avoue « s’être planté parce que je n’étais pas prêt et assez mature pour la fac » en voulant suivre des études d’histoire à Lille puis un GEA (Gestion des entreprises et administrations) à Reims, Yves va d’abord recourir à l’intérim à l’âge de 18 ans à Charleville-Mézières avant d’entamer avec succès une formation pour obtenir un… diplôme de clerc de notaire.
Ce n’est pourtant pas dans cette filière qu’il trouvera sa voie. La preuve : il est contacté en 2008 par le fondateur de la Petite Brasserie Ardennaise pour assurer un remplacement comme serveur au sein du bar de l’établissement. Il enchaînera ensuite dans la commercialisation et la livraison de bières avant de devenir brasseur après s’être perfectionné à l’Institut français de la brasserie-malterie de Nancy.
« C’était une époque qui coïncidait à un boom des micro-brasseries. Ce fut donc pour moi une expérience enrichissante au cours de laquelle j’ai appris à bosser en autonomie tout en travaillant en équipe, à appréhender une clientèle hétéroclite et à être aussi dans le dur en étant confronté à des problèmes. En raison des hauts et des bas de ce secteur d’activité et des gérances successives. J’en ai tiré des leçons pour la suite de mon parcours ». Parallèlement à cela et sans jamais arrêter, il travaille comme serveur dans différents bars les mercredis et vendredis soirs avant d’exercer cette fonction à partir de 2009 au Vert Bock.
Un pionnier du cabaret vert
Premier de cordée dans la saga du Cabaret Vert en compagnie du bassiste du groupe « Lads People », un certain Julien Sauvage, qui voulait créer un évènement rock à Charleville-Mézières axé sur le développement du territoire, Yves Schneider se remémore la genèse d’un festival qui a accueilli 102 000 personnes en quatre jours en 2019. « En septembre 2004, l’AME et Yannick Honet, créateur de tambours de Fête, nous ont mis en selle en nous proposant d’organiser un tremplin « Espèces Rock » à l’espace Lebon en y organisant des concerts tout en gérant la programmation, les loges et les buvettes. Bref, on avait carte blanche. Le succès a été tel qu’on a enchaîné l’année suivante sur le Cabaret Vert en attirant… 11 000 personnes sur la plaine Bayard avec comme têtes d’affiche Mano Solo, Mass Hysteria, Jacques Higelin et de nombreux groupes locaux. C’était le début d’une longue histoire ».
« Mes 17 années au service du Cabaret Vert ont été une école de vie »
Julien Sauvage, 20 ans à l’époque et qui a toujours su bien s’entourer avait alors contacté Alberto Fernandez, organisateur du Festival du Vieux-Moulin, devenu depuis vice-président du Cabaret. « C’est ainsi que notre triumvirat avec beaucoup d’autres par la suite a fait émerger le Cabaret Vert. Un évènement qui désormais attire plus de 100 000 spectateurs et qui est doté d’un budget qui passera à 8 millions d’euros en 2022 ».
Succédant en 2008 à Julien Sauvage comme président non salarié de Flap, la structure porteuse du festival carolomacérien, Yves Schneider chapeaute donc depuis treize ans une association qui emploie 14 salariés à temps plein, compte 110 adhérents, 2 300 bénévoles et 400 partenaires. « C’est une mission qui me tient à coeur car le Cabaret Vert a été, depuis le début, mon école de vie. À ce poste politique, j’ai déjà côtoyé trois ministres : Bernard Cazeneuve et Edouard Philippe qu’on a accueillis sur la plaine Bayard avant d’être convié en déjeuner à la préfecture par la ministre de la culture Françoise Nyssen ».
Bientôt gérant de la « grande course »
Travaillant depuis 2019, sur un projet qui lui tient à coeur depuis très longtemps, Yves Schneider vient de se lancer dans une nouvelle aventure en rachetant avec son associé, Charles Dromzée, l’ex-restaurant « La Cave » à Charleville-Mézières. Après un long et patient travail de prospection. « C’est là qu’on va développer un projet d’accueil touristique en y créant une auberge urbaine. Inoccupé depuis le premier confinement, en 2020, cet endroit situé en plein coeur de ville à quelques pas de la voie verte me semble avoir un énorme potentiel pour répondre à mon projet ».
Après une première visite en février 2021 suivie d’études préliminaires, du passage sur place d’un architecte et d’un prévisionnel sur les travaux à engager pour répondre au mieux au concept, Yves a signé l’acte de vente le 19 novembre. « On envisage d’y créer une auberge urbaine en occupant les trois niveaux. Cinq chambres d’hôtes et 15 couchages au premier étage, un lieu de vie au rez-de-chaussée avec bar, petit-déjeuner, petite restauration et salon de thé ouverts à nos clients et à la population plus un bar plus cosy. Enfin au sous-sol où existait le restaurant, on va réhabiliter la cuisine pour laisser la place à des salles privatisables afin de les ouvrir aux familles pour des évènements privés (anniversaires, mariages…) et aux industriels pour l’accueil de séminaires. C’est là aussi que nous organiserons une quinzaine d’animations dans l’année sur différentes thématiques ».
Le chantier démarrera en mars 2022 pour une ouverture probable en début 2023. Yves Schneider vise une clientèle familiale, professionnelle et touristique en misant beaucoup sur l’engouement pour le vélo. « On veut que l’établissement soit une vraie porte ouverte sur l’Ardenne en accompagnant la clientèle sur des week-ends nature, gastronomique ou sportif et en se servant d’un important réseau d’acteurs locaux sur l’ensemble du département ».