Ayant répondu au 5e Appel à candidatures de l’écosystème Scal’E-Nov, premier accélérateur public de France, la startup ardennaise « Goodbro » fait partie des 17 sélectionnées de la promotion 2023-2025.
Son dirigeant, Pierre Deparpe, va donc être accompagné dans le développement de son entreprise afin de booster sa croissance et son business. L’objectif étant de lui faire atteindre son premier million d’euros de chiffre d’affaires en l’espace de trois ans.
« Ce programme d’accélération renforcée représente une belle opportunité pour notre jeune société qui propose une offre phygitale alliant une boutique de produits de marque de qualité premium faits en France à des services vétérinaires innovants pour bien prendre soin des animaux de compagnie », détaille Pierre Deparpe.
Fils d’agriculteurs et âgé de 36 ans, il a quitté le milieu bancaire pour se lancer dans cette aventure en mai 2018. « Grâce à cette reconnaissance, Goodbro va gagner en visibilité, pouvoir s’appuyer sur un réseau d’experts, répondre à des problématiques diverses et être présent d’ici 5 ans dans 50% des magasins liés aux chats. »
Un projet lancé en 2018
« J’ai lancé cette activité, baptisée au départ Illico Veto, en entrant en incubation à Rimbaud’Tech. Ce projet auquel j’avais mûrement réfléchi pour préserver mon avenir professionnel, m’a permis de revenir dans les Ardennes avec mon épouse. Nous avons racheté la maison de mes grands-parents à Banogne-Recouvrance, paisible village rural où sont installés mes parents, mes frères, mes cousins et mon oncle. »
« Et ce retour aux sources m’a permis de monter cette SAS dont la vocation est de favoriser la vie des propriétaires d’animaux de compagnie soucieux du bien-être de leurs chiens et chats. »
« Nous permettons aux félins de vivre le plus longtemps possible et en bonne santé. Initialement, Goodbro donnait des conseils de portée générale aux propriétaires de chats, puis au fil du temps, la partie vente de produits a généré la majeure partie du chiffre d’affaires ».
Sur un positionnement haut de gamme faisant appel à des marques françaises dans des domaines comme l’alimentation, l’hygiène et les soins, la parapharmacie et les accessoires sourcés et validés par une équipe de vétérinaires, Goodbro est devenu une offre de produits réputée pour des propriétaires exigeants.
Une boutique à Reims
« Le succès du concept nous a amené à ouvrir une boutique à Reims, rue de Courcelles, où on propose à nos clients, majoritairement des femmes, de récupérer quotidiennement leurs commandes en ligne. On s’est aussi doté d’un entrepôt à Banogne-Recouvrance qui nous sert de centre logistique pour la réception et la livraison des produits. Enfin, avec mes associés Marie Loiselet et Guerric Radère, nous avons racheté le site spécialisé Jopy.fr, expert dans la fabrication de croquettes issues de poulets français, de friandises à base d’insectes enrichies en vitamine D et de litières végétales 100 % naturelles en lin et déchets de lavande. »
« Nous favorisons aussi la vente de produits locaux pensés et conçus dans les Ardennes et la région. Comme, par exemple, des huiles végétales, des gamelles en céramique de la Grange aux Poteries de Liart ou prochainement des griffoirs. »
Dans une vie antérieure après des études menées à l’IUT de Reims (2005-2007), Lille et à l’école de commerce de Bordeaux lui ayant permis d’obtenir un DUT de Techniques commerciales, une licence et un Master spécialisé en gestion de patrimoine et immobilier (2008-2010), Pierre a pas mal bourlingué.
Il a d’abord mis le pied à l’étrier à l’agence du Crédit Mutuelde Rethel où il a travaillé durant deux ans en alternance.
« Je conseillais les clients sur des produits basiques et faisais un peu de développement commercial et d’orientations. J’ai appris à respecter un cadre de travail, partager avec une équipe et aussi le savoir-être et les relations avec les clients. »
Ensuite, après six mois passés au siège parisien de la Société Générale lors de son stage de fin d’études où au sein d’un groupe de cadres, il a conseillé les clients dans leurs acquisitions immobilières, établi des plans de financement et traiter les stock-options, il part au… Cambodge.
Rethel, Paris puis deux expériences à l’étranger
« Mon épouse, Alexandrine, qui voulait vivre une expérience à l’étranger a eu l’opportunité de travailler pour le Fonds de dotation bioMérieux à Phnom-Penh. Je l’ai suivie. Malgré l’onde de choc que représentait cette arrivée dans un monde dont je ne connaissais ni la culture, ni la langue, je me suis vite adapté. Passionné par la gastronomie, je suis devenu auto entrepreneur en créant une petite société qui livrait des desserts que je cuisinais avant de livrer à des restaurants français. Moi qui avais un moment rêvé d’être pâtissier, j’ai pris du plaisir durant deux ans à occuper ainsi mon temps ».
Destination Bruxelles entre 2014 et 2019 pour occuper un poste de banquier privé pour la clientèle francophone et locale de la capitale belge. « Je gérais le patrimoine de grands comptes et de grosses fortunes mais je ne peux pas en dire plus », explique-t-il. Cinq ans durant lesquels, il aura montré sa capacité à passer d’un monde à un autre.
La Private Banking ayant été rachetée par ABN AMRO, Pierre Deparpe démissionne. « La vision commerciale du repreneur n’était pas dans mes standards. J’ai su partir d’un milieu où je ne voulais plus être. J’étais alors arrivé à une période où je m’ennuyais. J’ai donc voulu sortir d’un milieu complexe et cloisonné pour évoluer dans une autre structure et changer de stratégie managériale ».
Il revient alors dans les Ardennes pour lancer un projet personnel. Et c’est dans les locaux de l’incubateur carolomacérien Rimbaud’Tech qu’il créera la plateforme IllicoVeto devenue ensuite « Goodbro ». Boosté par l’attractivité de sa boutique marnaise, Goodbro projette encore de créer un second magasin à Paris et d’étoffer ses relations avec d’autres partenaires comme SMO, Propy Delta, l’ESAT de Rethel, Smurfit Kappa et la coopérative MOS-Laine.
« À chaque fois qu’on peut mettre des PME ardennaises dans la boucle, on le fait. Ardennais First ! » s’enthousiasme Pierre Deparpe. Celui-ci, en tout cas, ne regrette pas du tout son choix.