Nicolas Rodique
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Nicolas Rodique

Globe-trotteur dans l’âme.

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Photo de Nicolas Rodique
Dès 1992, le Troyen « met un pied dans l’export » grâce à un stage chez Vachette. (Crédit : CAROLE BELL)

« Cela fait 25 ans que je fais de l’export. Mon activité actuelle est le fruit de ce parcours ». Nicolas Rodique a travaillé pendant plus de douze ans au service export de l’entreprise Charbonneaux-Brabant, à Reims. Avant d’être pendant six ans conseiller en développement international de la CCI, à Troyes. C’est en 2016 qu’il a décidé de se mettre à son compte en créant son cabinet de conseil, NR International.

Dès 1992, le Troyen « met un pied dans l’export » grâce à un stage chez Vachette, alors qu’il suit une année de spécialisation en commerce international à l’ESC de Troyes. Ses études l’amèneront aussi à côtoyer la partie import, chez Zannier, cette fois.

« Mon premier poste de longue durée dans le commerce international, je l’ai occupé chez Charbonneaux-Brabant, une grosse PME familiale rémoise fabriquant des condiments, du vinaigre et de la moutarde, à l’export », explique Nicolas Rodique.

De 1997 à 2009, il a ainsi l’occasion de vraiment pratiquer le métier de commercial à l’export, de voyager dans de nombreux pays et en particulier aux États Unis.

Puis, la volonté de voir autre chose, de se rapprocher de sa ville d’origine, à laquelle il est très attaché, le décide en 2009 à saisir l’opportunité d’entrer à la Chambre de commerce de Troyes, en tant que conseiller international.

« J’ai pu mettre à profit mon expérience assez solide acquise chez Charbonneaux-Brabant pour commencer à intervenir auprès d’entreprises de notre territoire », fait-il valoir.

De 2009 à 2016, ce poste à la CCI lui permet de rencontrer et d’aider beaucoup d’entreprises auboises et régionales dans leur développement à l’export : « En fait, je suis passé de cette fonction commerciale dans le privé auparavant à une mission où j’ai intégré la dimension conseil. De la même manière que chez Charbonneaux-Brabant, j’étais dans une entreprise très mature à l’export, dans notre territoire, on a des petites structures qui réussissent très bien. Et on en a d’autres qui, pour des raisons x ou y, ne sont pas présentes à l’international », met-il encore en exergue.

Création de NR International

En 2016, malgré un investissement opérationnel fort, Nicolas Rodique décide de quitter la CCI.

« Au bout d’un certain temps, j’avais acquis une expérience solide, grâce à vingt années non stop de travail tourné à 100 % vers le commerce international. Je suis parti de la chambre de commerce en bons termes via une rupture conventionnelle, avec l’idée de me lancer dans la création de ma société. Cela fait aujourd’hui sept ans que le cabinet NR International est né », ajoute t-il.

Pendant quatre ans, son entreprise sera hébergée au Phare de Sainte-Savine, la pépinière d’entreprises de Troyes Champagne Métropole. Avant d’être installée il y a deux ans et demi dans ses locaux actuels, à la MIPA, à Rosières-près Troyes.

« Je ne suis pas un entrepreneur-né, j’ai créé une activité qui correspond à ma personnalité et à mon parcours », explique le dirigeant aubois. Conscient de devoir être très professionnel dans sa démarche, Nicolas Rodique choisit dès le début le statut de société, d’avoir un bureau, de créer un réseau.

« Je suis présent sur LinkedIn, un outil qui a pris une importance considérable. Au fil des années, la pratique de l’export a beaucoup évolué. J’ai plus de cinquante ans et j’ai commencé ma carrière professionnelle à 25 ans. À l’époque, quand je partais aux États Unis, je n’avais pas de téléphone portable ! », rappelle le dynamique dirigeant de NR International.

Un service à la carte

Aujourd’hui, sa proposition de services s’appuie sur un constat : au fil de sa carrière, Nicolas Rodique s’est rendu compte qu’un certain nombre de PME n’auront jamais les moyens d’embaucher un responsable commercial à temps complet.

Dans la pratique, la plupart du temps, c’est uniquement le chef d’entreprise qui s’occupe du domaine du commerce. Jusqu’à un certain stade, où il doit admettre qu’il n’a plus le temps de faire les choses bien. D’autant qu’il ne parle pas forcément anglais couramment.

« Bien-sûr, je suis consultant, mais mon cœur de métier, ce que je propose à mes clients, c’est d’être leur responsable export à temps partiel. »

Explique le spécialiste, il intervient donc comme un outil commercial externalisé, une solution qui se développe d’ailleurs de nos jours dans de nombreux secteurs.

« Le fait d’avoir travaillé à la CCI m’a permis de connaître tous les dispositifs d’aides à l’export, les pays, les conseillers du commerce extérieur », précise-t-il.

Sa connaissance de réseaux lui permet également d’apporter du conseil de qualité à ses clients.

Quatre de ses six clients actuels sont dans le champagne. Même si cela n’a été pas forcément un choix délibéré de sa part dès le début, il reconnaît volontiers que c’est une chance d’avoir cette filière, se développant beaucoup à l’export : « La réalité économique du territoire fait que, naturellement, j’ai développé une expertise particulière dans ce domaine ».

Nicolas Rodique travaille également actuellement pour une entreprise spécialisée en produits d’épicerie fine. Ainsi qu’une autre du secteur agro-alimentaire.

« J’ai gardé une certaine attirance pour l’agro-alimentaire, d’où je viens, à l’origine », confie le passionné, qui s’adresse aussi bien aux entreprises sur du long terme que pour des besoins s’étalant sur de plus courtes durées.

Un vrai professionnel de l’export

En tant que « vrai professionnel de l’export, la finalité de [son] métier, c’est avant tout d’aller sur des missions commerciales à l’étranger ou des salons professionnels, comme [il] le fait depuis 25 ans ».

Depuis le confinement dû au Covid 19, le dirigeant aubois s’est recentré sur l’Europe. Cette année, ses missions l’on déjà fait voyager à Prague, à Vienne, à Londres. Il se rend également souvent en Italie et en Scandinavie.

En 2023, après le salon Wine Paris - Vinexpo, il a participé à ProWein, le plus grand salon mondial du vin, à Düsseldorf, en Allemagne. Le fait de travailler pour plusieurs structures lui permet en outre de mutualiser ses déplacements.

Cette souplesse, ajoutée à son bon niveau d’anglais - et à une grande ouverture d’esprit, essentielle pour s’adapter à tous types de personnalités -, ainsi que le fait de travailler quotidiennement avec des acheteurs étrangers sont des atouts indéniables.

« J’ai animé un club Chine pendant sept ans, lorsque j’étais à la CCI. J’ai ainsi développé une aptitude commerciale export spécifique qui me permet d’être dynamique, proactif et d’entretenir des relations avec beaucoup d’importateurs du monde entier », observe-t-il.

Depuis 2009, Nicolas Rodique fait partie de l’OSCI, la fédération des sociétés privées de conseil en commerce international, qu’il représente au niveau du Grand Est.

« On est plusieurs cabinets de la région à faire partie de cette fédération qui en regroupe 150. Je viens d’intégrer le conseil d’administration », souligne-t-il, convaincu de l’importance d’être dans une dynamique collective afin d’aider les entreprises au sens large.