Aude Milesi
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Aude Milesi

Coloriste des mots.

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Photo d'Aude Milesi
Aude Milesi base ses interventions en entreprise sur la communication positive. (Crédit : Sébastien Chauchot)

« Cela fait 25 ans que je remplis ma boîte à outils et j’ai enfin trouvé un métier dans lequel je ne m’ennuie jamais », sourit Aude Milesi. La Rémoise est aujourd’hui spécialisée dans l’accompagnement des dirigeants et managers d’entreprises, via des conférences et des parcours réalisés sur-mesure, avec pour socle la communication positive.

« Ma clé d’entrée c’est la communication positive. Chaque mot utilisé a une vibration particulière, il faut être attentif aux mots, formuler les phrases différemment ou même arrêter l’utilisation de certains mots », explique Aude Milesi qui propose des ateliers, des séminaires, mais aussi des accompagnements en visio notamment pour ses clients situés hors de la région.

« Grâce à cette clé d’entrée, on peut travailler sur de nombreux sujets comme la prise de parole en public, la confiance en soi, la gestion du stress, par exemple. Le but étant de faire émerger des prises de conscience, de déclencher des mises en actions et d’entreprendre des changements ». Une approche inédite de la part de celle qui se définit davantage comme une consultante que comme une coach, un terme parfois galvaudé et qui répond à certaines obligations.

« Normalement, un coach ne donne pas de conseil. J’ai toujours été dans le développement personnel et pour moi le coaching est un outil au même titre que la sophrologie ou l’analyse transactionnelle ». Surtout, Aude Milesi prend un soin tout particulier à rattacher ses interventions à une référence scientifique. « Il est scientifiquement prouvé que la communication positive est un véritable levier de bien-être et de motivation ». Une appétence issue d’une réminiscence de ses études, sans doute.

Infirmière de formation

Née à Troyes d’une mère auboise et d’un père martiniquais, elle vit ses premières années entre l’Aube et la Guyane au gré des expériences professionnelles de ses parents, tous deux entrepreneurs. Une enfance rythmée par une double culture – antillaise du côté paternel et italienne du côté maternel – mais aussi les voyages et les rencontres sur un territoire guyanais multiculturel, qui ont forgé l’âme et le caractère de la benjamine d’une fratrie de trois enfants.

C’est à la rentrée de septembre 1995 que la famille fait son retour définitif en Champagne-Ardenne, à Reims, où Aude entre en Terminale au Lycée Clémenceau. Pour la suite de ses études post-bac, elle décide d’entrer en école d’infirmière à Laon et obtient son diplôme, sans la grande conviction toutefois d’exercer ce métier toute sa vie. « J’ai passé un diplôme pour acheter la paix sociale avec mes parents », sourit celle qui avait plutôt envisagé une fac de psycho ou une école de reporter-photo mais qui a dû y renoncer face à la réticence familiale.

Diplômée en 1997, elle débute à la clinique Saint-André de Reims et exerce quelques années. « Rapidement, j’ai passé un diplôme de sophrologue-réflexologue avec l’idée d’apporter du bien-être aux patients », précise-t-elle.

Une démarche relativement novatrice à l’époque où la discipline est encore méconnue. Une première évolution de carrière aussi, qui se poursuit quand, après avoir déménagé dans un village de l’Aisne, elle y ouvre son cabinet de Sophrologie en 2004. « J’exerçais mon activité en parallèle de missions en intérim dans plusieurs établissements de santé rémois. Par chance, grâce aussi à mon expérience d’infirmière, j’ai été recommandée à des patients par des médecins qui avaient confiance en moi. J’ai aussi été sollicitée pour réaliser des interventions collectives ou individuelles pour des associations sportives et pour une MJC. En parallèle, j’ai encadré une équipe d’aides-soignantes pour le réseau ADMR de l’Aisne, qui intervient à domicile sur 84 communes en milieu rural », se souvient-elle.

Emballée par les fonctions de management et mue par « une âme de chef » depuis son plus jeune âge, Aude Milesi décide d’aller plus loin dans ce sens et de passer le concours de l’école de cadre de santé à Reims. Elle réintègre la fonction publique dans un Ehpad ardennais et entame son nouveau cursus en même temps qu’un Master en Droit-Economie-Gestion.

Deux années très denses pour cette mère de trois enfants qui, après l’obtention de son diplôme, prend la direction du centre post-cure psychiatrique à Reims. En 2013, à l’arrivée de son quatrième enfant, elle décide de « faire une pause ».

Un vœu pieux pour cette passionnée qui, à peine six mois plus tard, se relance vers un nouveau challenge. Elle intègre l’association les Papillons Blancs et devient directrice multisite à la tête de 9 établissements, en charge de 250 personnes. « J’ai toujours adoré ce travail de directrice. Mais en 2017, j’ai décidé de remonter mon entreprise et de me tourner plus particulièrement vers l’accompagnement », précise la dynamique entrepreneuse qui s’engage alors dans une formation de coaching. La trouvant un peu trop généraliste et académique à son goût, elle se tourne vers le coaching d’équipe et une spécialisation en neurosciences.

« Cela m’a conforté pleinement dans ce que je suis. Pendant ces formations, quelqu’un m’a parlé de conférences, cela a été un déclic ». L’année suivante, elle intègre alors l’Ecole des Conférenciers et vit une véritable transformation intérieure. « J’ai pris une grande confiance en moi et je suis entrée dans une vraie posture d’entrepreneuse ». La voici désormais pleinement engagée dans cette voie, proposant du conseil, de la médiation et de l’accompagnement à des chefs d’entreprises, managers et dirigeants, pour eux ou leurs équipes.

Une âme d’artiste

Grande sportive, Aude Milesi attache, en privé comme dans sa vie professionnelle, une grande sensibilité aux énergies, qu’elle entretient en pratiquant une activité quotidienne.

« Le sport contribue au bien-être du corps et de l’esprit », explique cette adepte du Pilate, qui apprécie la marche en forêt pour se connecter avec la nature et se ressourcer.

Aux sceptiques qui ne seraient pas sensibles à cette approche, elle assume.

« Je ne cherche pas à convaincre à tout prix. Je sais que j’évoque des choses qui semblent peu cartésiennes mais je relie toujours ces sujets à la science. »

« On peut être à la fois spirituelle et terre-à-terre. D’ailleurs, ce qui me plaît, c’est quand un dirigeant fait appel à moi pour ses équipes mais finit par me demander un accompagnement pour lui aussi, après avoir eu le retour de ses collaborateurs ».

Coloriste des mots, la souriante quadra s’est récemment lancée dans la peinture à l’occasion d’un projet. « En novembre 2020, lorsque j’ai voulu créer mon Oracle des Energies Positives, je cherchais un artiste pour l’illustrer », précise-t-elle. Elle a en effet déjà écrit 44 textes pour autant de mots relatifs aux énergies positives et de cartes à illustrer.

« Nous étions en pleine période Covid et j’ai commencé à peindre ». Une démarche instinctive qui va recevoir les encouragements de sa fille, alors en école d’art et de son amie, l’artiste plasticienne rémoise Lou Lemoine qui l’invite dans la foulée à exposer à ses côtés.

« En juin 2021 je fais ma première exposition, six mois après mes premiers coups de pinceau et je vends même mes premières toiles », se surprend-elle encore aujourd’hui de la découverte de cette vocation aussi soudaine que tardive. Une couleur de plus à sa palette qui lui permet d’aborder ses méthodes d’accompagnement sous un angle différent. Fourmillant d’idées, Aude Milesi continue à faire évoluer ses propositions, tout en créant de nouvelles approches, de plus en plus tournées vers l’art.

« Parmi mes projets pour l’année 2024, il y a celui de faire entrer l’art dans mes accompagnements. Je travaille aussi à une nouvelle expérience de scène, avec pourquoi pas de la peinture sur scène… ». De quoi voir l’avenir en mots... et en couleurs.