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Le franchisé de Maisons Pierre dans l’Aisne, en liquidation judiciaire, condamné pour fautes

Justice. 2,5 millions d’euros, c’est ce que devra payer l’ancien dirigeant de Maisons Pierre au liquidateur de sa société.

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Photo d'un marteau de juge et d'une balance de la justice
(Crédit : Freepik)

C’est la peine infligée fin février par le tribunal de commerce de Soissons à l’ex-dirigeant de la société Seissigma établie à Cuffies près de Soissons, la franchise de Maisons Pierre dans l’Aisne, active aussi dans les départements voisins.

À sa demande, le tribunal de commerce de Soissons avait placé son entreprise en liquidation judiciaire il y a 16 mois. L’été dernier, le liquidateur, la SELARL Evolution de Soissons, s’est tourné à son tour vers le tribunal de commerce lui demandant de mettre en jeu la responsabilité du gérant pour insuffisance d’actifs et d’éventuelles fautes de gestion. Ce dernier s’est défendu en prenant prétexte du covid, qui a ralenti les ventes et bloqué les constructions, et en accusant Maisons Pierre, le franchiseur, qui lui aurait fait des conditions insupportables et dont il cherchait ainsi à engager la responsabilité.

Le tribunal ne l’a pas suivi et l’a donc condamné à verser 2,5 millions d’euros au liquidateur. Il a retenu contre lui de lourdes fautes de gestion. Il a notamment relevé des locations de voitures de luxe et d’une maison d’habitation en Ile-de-France à son profit, mais aussi une rémunération exorbitante les deux dernières années de fonctionnement, qui excédait largement les résultats de l’entreprise.

Les vraies victimes

La liquidation de Seissigma s’est faite d’abord au détriment de ses clients et de ses employés. 420 chantiers en cours ou en projet, mais déjà partiellement financés, ont été abandonnés dans l’Aisne, mais aussi dans la Marne et dans le Nord. Les 100 salariés de la société ont été contraints de se trouver un nouvel emploi ou de pointer au chômage, ainsi qu’un nombre sans doute équivalent chez les sous-traitants.

La garantie habituelle du constructeur a fait défaut du fait de sa situation dégradée et de ses démélés avec le franchiseur. De son côté, Maisons Pierre a repris des chantiers pour les poursuivre, dans l’Aisne et dans la Marne, mais seulement une partie et pas ceux du Nord, faute de moyens techniques mobilisables dans ce département. En tout, 280 maisons seraient restées en plan ou inachevées, au grand désespoir de leurs futurs propriétaires.